ETUDES POUR UNE EGLISE

 L'église, Saint-Paul et Saint-Pierre, de Bosc-Guérard-Saint-Adrien en Seine-Maritime, du XVI° siècle, est une des plus singulières du canton de Bois-Guillaume / Clères. Admirablement restaurée, à elle seule vaut une visite. 

La tour-clocher d'ardoise massif avec sa flèche polygonale et l'appareillage de la façade en damier ( calcaire, silex, grès ) sont remarquables. La porte est aussi un chef-d'œuvre à voir avant d'entrer dans l'église. 

L'intérieur a été restauré dans les années 2010 d'une façon tout-à-fait significative de la mise en valeur de notre patrimoine religieux. 

Ce bâtiment emblématique est représenté sur le blason de la commune car il est l'expression de l'âme de ce village uni par des liens humains profonds.

Blason de la commune avec l'église et le pigeonnier

Mon ami, Paul Demarest, ancien maire de la commune, prédécesseur de Michel Ledru et de Denis Gutierrez, repose en terre avec son épouse juste à côté du monument aux morts pour la France. Je suis aussi profondément attaché à ce village par des liens d'amitié et ma participation à deux associations. Peindre cette église est donc un vrai plaisir même si j'en pressens les difficultés.

Photo de Gilles-Michel ZELNANSE et Marie-Thérèse MAROCCO

Document à partir duquel je travaille.

Photo traitée avec le logiciel FaStone-Image façon peinture à l'huile

étude de la gamme des couleurs

Blason de la commune avec l'église et le pigeonnier

Réaliser un petit tableau à l'acrylique me semble raisonnable pour m'imprégner de "l'esprit" de ce bâtiment, trésor local hérité du passé depuis le XI°siècle. 

Mais il faut que j'accède à une certaine aisance technique avant de passer à l'aquarelle.

Cette étude au crayon gras (un mauvais choix) éduque la relation entre mes yeux et ma main (praxies), car l'architecture s'imprime ainsi dans le cerveau. 

Il va falloir que je recommence pour aboutir à une certaine esthétique. J'ai honte de mettre un dessin aussi maladroit sur mon blog mais rien ne vient tout seul. Il faut travailler, se concentrer mentalement et revenir mainte fois sur le projet et éduquer sa mémoire pour que la main qui dessine soit le relais le plus léger possible. 

Structurer le dessin à partir de deux éléments, les diagonales et la photo modèle, permet déjà sa mise en place cohérente. Les lignes forces de la toiture de la façade assurent l'esthétique du bâtiment. Son architecte a su ainsi mettre en valeur le clocher et sa singulière toiture.

Esquisse au crayon  :  mise en place des volumes et lignes forces (diagonales)

En choisissant un angle à 75° pour la toiture de la nef, l'architecte équilibre ainsi parfaitement l'ensemble du bâtiment, magnifiant son âme.

Ce dessin me conforte : je ne suis pas encore prêt et programmé pour l'aquarelle. 

Il me manque encore le copié-collé cérébral qui va me permettre de travailler globalement les couleurs. 

Quand on peint, il faut en effet avoir une vision globale de la gamme et de la disposition des couleurs, des ombres et de la lumière : c'est le but de cette étude. Quand je ferme les yeux je commence à bien voir cette église, ce qui veut dire que je peux prendre mes pinceaux pour une acrylique.

Etude au crayon gras : détails, ombres et lumière 

Membre du groupe "ART-ET-TOILES", je demande à ces artistes de bon niveau leurs critiques, leurs suggestions et même à l'occasion leur concurrence amicale.

Evelyne Lebris, la présidente de l'association, en suggérant que j'élargisse le champ, trouve que je suis sur une bonne voie ;  mais ce n'est pas ce que je ressens car j'ai la "trouille" de me planter.

 

Enfin pour aujourd'hui, je reporte l'esquisse sur le support du tableau en contreplaqué peint avec une peinture à plafond. Bien mémorisées la structure et les couleurs vont pouvoir être travaillées dans l'étape suivante...

Ce sont deux compositions pour commencer ce chantier : une classique de type naïf car je suis à l'aise  dans cette technique et une se rapprochant plus spontanée  avec une part d'improvisation pour innover (si possible ?) 

Après-tout je ne suis qu'un amateur qui fait ce qu'il peut avec mes moyens, mon expérience et il ne faut surtout pas que je me gonfle comme la grenouille de La Fontaine.

Fleurs Naïves et Projet

Sous l'impulsion de mon épouse, j'ai réalisé ces fleurs à l'acrylique dans l'esprit de la tradition naïve en réduisant ma palette de couleurs pour rechercher une unité. 

Ce petit format est réalisé pour mon épouse qui ne comprend pas pourquoi j'offre ma production actuelle. Celle-ci me permet de supporter le confinement imposé par mon état de santé. 

Je ne peux pas non plus garder un nombre important de tableaux que je ne m'approprie pas car je ne dessine pas pour moi mais pour un public divers. 

Puis, le traitement électronique permet de me rapprocher du Pop'Art d'une façon intéressante 

Par ailleurs les 33 compositions dont 20 à l'intention du personnel soignant du service gastro du CHU de Rouen viennent toutes d'être livrées et cette page de production naïve se tourne donc définitivement en espérant qu'elle fasse plaisir à cette équipe qui m'a sauvé la vie. 

Je n'ai donc plus la pression de peindre dans des délais. 

Recentrer ma peinture, prendre le temps, m'exprimer pour moi-même est enfin possible car depuis 10 mois je peignais d'une façon passe-partout. 

Ces fleurs sont donc la passerelle vers une nouvelle appropriation. 

Si je les ai réalisées pour mon épouse, elles correspondent aussi à l'avant-vaccination contre le Covid-19. Elles préfigurent le parfum d'une liberté retrouvée. 

Celle par exemple de l'aquarelle permettant une vaste plage d'exploration picturale. 

Il faut que je peigne la singulière église de Bosc-Guérard-Saint-Adrien pour le mariage de la fille d'un ami. 

Ce dessin doit respirer la joie, la lumière, la transparence et ce n'est pas évident avec ce monument certes très beau mais austère : j'ai la trouille de ne pas réussir à traduire l'âme de ce village qui m'est cher... C'est un défi auquel je pense tous les jours... Il faudrait que je prenne en photo cette église quand le soleil de fin d'après-midi rend les pierres couleur avec des reflets dorés.

 L'effet est superbe et pour le dessin il faut peut-être supprimer la haie qui cache la porte d'entrée? L'architecture est singulière et très esthétique et ça vaut le coup de se lancer dans cette recherche. Ce mariage sera célébré en juin mais le dessin devrait est fait pour avril car il devrait servir de couverture au livret de célébration : "alors au boulot jean Louis !"

Le traitement de la photo par le logiciel "FaStone-Image" (peinture à l'huile) donne l'illusion d'une image façon tableau du XIX° siècle assez terne et sans intérêt pour la repeindre à l'aquarelle. Il faut privilégier la lumière et les couleurs !

Sur cette photo la haie rend l'église inaccessible et ne convient donc pas à un mariage plein de promesses.

La peinture de cette église ne sera pas la reproduction de la réalité mais l'expression d'une émotion.

C'est passionnant d'intérioriser mentalement cette belle église, de réfléchir au "Pourquoi ?" "Comment ?" et d'imaginer virtuellement les images possibles. 

J'ignore la suite, mais ma motivation est bien vivante et m'a sauvé psychologiquement d'un épisode médical éprouvant qui aurait pu se compliquer par une dépression dite nerveuse. 

Dix mois sans contact social sans ressentir d'ennui ne devait pas s'accorder avec la passion de la communication. 

Et pourtant, tout ce temps donné, les yeux dans les yeux, pour apprécier les qualités de mon épouse, fut un retour précieux, inestimable de cette chance de vivre dans l'harmonie conjugale depuis 50 ans.

Convaincu que ma peinture est celle d'un amateur, je ne veux pas la surestimer sur ce blog. Presque gêné de l'offrir je comprends très bien qu'elle ne puisse pas plaire et cela ne me vexe aucunement. 

Mon objectif est symbolique : simplement traduire ma gratitude à ceux qui m'accompagnent.

AMUSEMENTS INSPIRE PAR LE POP'ART

 Je m'amuse à traiter les photos de mes tableaux avec un logiciel de base (Fastone Image) et voila ce que ça donne :

Certaines photos sont mieux que les originaux. C'est la technique des artistes se réclamant du mouvement Pop'Art et elle est donc à étudier pour ouvrir une nouvelle piste picturale.

Légitimement peut-on se poser la question : "Est-ce de l'art ou une technique ?" 

Quand il s'agit d'appliquer cette fonction électronique à un tableau, l'inspiration artistique n'est pas dévoyée mais quand c'est une photo la question demeure. 

Si le photographe réussit un beau cliché avec un cadrage, de la profondeur, des nuances et de la lumière son action électronique est artistique car elle donne une autre clé de lecture de sa photo.  

Il est aussi possible de traiter les photos dont voici un exemple auquel je suis sensible car à mon avis, j'ai réussi à prendre une bonne photo d'un ami réglant le gréement de son voilier Radio Commandé de haute compétition. 

On sent son attention très pointue et l'esthétique de l'image repose sur la transparence de la lumière et des contrastes qu'elle génère. 

Le traitement électronique apporte sa part de mystère et interpelle et je pense donc n'avoir pas dénaturé ma photo, bien au contraire.