lundi 30 mai 2022

UNE VISION SINGULIERE : Jean-Serge SEILER

Jean-Serge SEILER

Pourquoi j'aime ses tableaux ? 


 
" A mes débuts, je ne faisais que "des aplats pour obtenir le maximum d'effet avec le minimum de matière grâce à des "fondus" pour la profondeur.
Maintenant, je mets beaucoup plus de matière pour obtenir l'effet de relief. 
Il faut des mediums, des empâtements et des sables de différentes couleurs."


Sa démarche artistique est une vision personnelle très épurée qui va à l'origine du monde sans aucun personnage : ce concept est génial.

Car c'est en quelque sorte une invitation pour y pénétrer en laissant libre de rêver devant cette beauté fluide qui rejoint le symbolisme de l'art du vide.

Ce vide me renvoie au mystère métaphysique et au sens de la vie.

Je ne sais pas si mon ressenti correspond aux intentions du peintre, mais ce style m'interpelle et fait vibrer en moi le mystère de la création originale.

J'aime les œuvres de cet artiste dont je viens faire la connaissance et j'apprécie cette recherche de l'essentiel.

C'est d'ailleurs avec satisfaction que je rejoins  son atelier qu'il anime le jeudi à la résidence Domitys-Athénée car j'ai besoin d'apprendre la technique de la peinture à l'huile et à épurer mes compositions. 

C'est ce que j'ai entrepris en m'inspirant des siennes comme ces algues qu'il faut que j'épure d'après ses conseils dont la critique cependant est plutôt positive.


Ce tableau a été offert à Alexandre et Emilie (mon fils et son épouse) en signe de gratitude pour tous les services qu'ils nous rendent dans cette période compliquée pour nous.

Jean Louis RICHARD 



lundi 23 mai 2022

UN CHEF DE CUISINE : Sébastien LAINE

 LA GASTRONOMIE EST-ELLE 

UN ART OU UN ARTISANA ?

RENCONTRE AVEC UN JEUNE ET TALENTUEUX CHEF


Sébastien Lainé est détaché par le traiteur "Sogéres" à la résidence "Domitys Athénée" pour séniors de Mont-Saint-Aignan, près de Rouen.


Une fois par mois, il prépare un menu gastronomique qu'il explique devant 10 dégustateurs curieux de découvrir ses surprises et j'ai encore et pour toujours le goût de deux succulents carrés d'agneau. 


Sébastien Présente les ingrédients de l'entrée : tomate rouge, orange, jaune, verte, devant Monsieur Jean-Serge Seiler, artiste peintre de renom dont j'aime particulièrement les compositions.


Monsieur et Madame Seiler sont des fidèles de ces rendez-vous gastronomiques.

Dans  Cette résidence pas comme les autres pour les séniors, c'est la sérénité dans un milieu convivial, dans un cadre agréable. Ne pouvant plus me déplacer, j'ai décidé, avec leur accord, de réaliser une série de petits reportages sur les personnes qui œuvrent à notre bien être, notre sécurité et notre assistance : ce  sont des métiers en vogue qui méritent qu'en en parle.

Sébastien Lainé nous subjugue par le dressage de ses assiettes qui deviennent de véritables compositions picturales aux couleurs des produits de saison et aux qualités gustatives surprenantes : le plaisir est autant visuel que goûteux.

Le raffinement équilibré  accroche le dégustateur car le cuisinier travaille ses produits pour en tire le meilleur potentiel.

Mais derrière ce savoir-faire, il y a l'homme passionné qui aiguise ma curiosité :

"Mon Grand-Père était chef cuisinier dans son restaurant qu'il tenait avec ma Grand-Mère en Bourgogne et il m'a initié à mes premières recettes. Il y a donc cette tradition familiale de respecter ce que la nature nous donne pour en tirer le meilleur. Cette culture du passé, de génération en génération, est fondamentale dans ce métier.

La France est un pays de terroirs exceptionnels pour la viande, les produits aquatiques, les légumes, les fruits, les fromages, la pâtisserie,  sans oublier les vins locaux.

C'est mon travail que d'inventer des associations pour des recettes originales et il est passionnant de les faire valoir.

Tous les producteurs doivent être sublimés par la bonne cuisine et je jubile de pouvoir le faire."


Dressage de l'assiette de l'entrée : Tomates à la mozzarella : le visuel met en appétit. C'est de l'art décoratif au service du goût que les dégustateurs découvrent avec curiosité.


Plat : lieu noir mi cuit, premières courgettes et sauce noix de coco.


L'harmonie de l'assiette est essentielle dans la gastronomie.

Sébastien nous sert de Fromages de terroirs : 

  • L'EPOISSE est produit dans le région de la ville du même nom en Bourgogne..

  • Le LANGRES vient du Grand-Est, du plateau de Landres en Haute-Marne.

  • Le CHAOURCE est une production des confins des départements de l'Aude et de l'Yonne.


Dessert : Biscuit financier, mousse mascarpone et vanille plus fraises basilic.

De mi-mai au tout début de juillet, c'est l'époque des fraises en pleine terre et c'est l'occasion de découvrir les producteurs locaux de la pittoresque "Route des fruits" de la Seine, qui commence à Duclair jusqu'à l'abbaye de Jumièges, puis passant sur la rive gauche par le bac, à  Heurteauville jusqu'à Notre-Dame-de-Bliquetuit, sur ces 25 km, à chaque saison les arboriculteurs, horticulteurs  locaux proposent aux touristes et promeneurs leur production :jouissant d'un micro climat (brune et chaleur) :



  • Au printemps : framboise, fraise
  • En été : cerises, prunes
  • A l'automne : pommes, poires

Les eaux de vie, les confitures, le cidre, les jus de fruits, les légumes sont aussi issus d'une tradition de plusieurs siècles sur cette route.
  • -Revenir sur Rouen par le pont de Bretonne.

En misant sur la qualité et la proximité, Sébastien nous fait apprécier le plus savoureux fruit rouge de la saison. 

Après son bon repas, Sébastien nous offre de sublimes truffles au chocolat et partage un café avec nous en expliquant son choix de vie :

"J'assume complétement de travailler chez "Sogéres" car dans la restauration traditionnelle pas de soirée ni de week-end de libres. Chez ce traiteur de qualité, je bénéficie de temps libres et d'un week-end sur deux pour ma vie de famille et mes autres activités. Cet équilibre est un choix de vie.


De plus, pendant nos repas se crée des liens conviviaux entre nos clients et notre cuisine joue donc un rôle social non négligeable et c'est un grand honneur que de découvrir le plaisir généré par mes assiettes.

Il y a une part de techniques retransmises et une autre de créativité que je peux proposer."

Cette rencontre fut pour moi singulière car si j'ai apprécié sur les plans esthétiques et gastronomiques les assiettes de Sébastien, j'ai découvert les motivations de ce chef avec ses choix assumés et c'est ce que je recherche pour intéresser mes lecteurs sans blabla.

La cuisine est une pratique carrée et ne s'improvise pas, la déguster est fluide et fait rêver. Comme par exemple ces autres assiettes du Chef :

Entrée : Foie gras grillé dutnez Fruits rouges


Plat : Dos de Lotte, asperges blanches et fagot de haricots


Déssert : Soupe de fraise, tatar de fraise basilic et glace vanille

Un très bon vin de terroir à recommander :



Malheureusement pour les résidents, Sébastien part exercer ses talents pour représenter la gastronomie Française au mois de juillet et s'initier à celle de l'excellente tradition du Portugal. Bon vent à lui ...

LA GASTRONOMIQUE EST-ELLE DONC 

UN ART OU UN ARTISANA ?

A vous de répondre...

Texte et photos : Jean Louis RICHARD







vendredi 11 mars 2022

RIEN NE SE PASSE COMME PREVU !

 Je devais être hospitalisé pour une journée le 8 décembre mais ce furent quatre mois avec quatre annonces que mon pronostic vital était engagé par un double infarctus  et de graves hémorragies et que j'allais certainement ne voir ni Noël, ni l'année 2022...

Mais c'était compter sans les recherches obstinées d'une remarquable "interne" du service de "Gastro-Hépatique-Entérologie" du CHU Charles Nicolle et du Docteur Verdier pour proposer une cinquième et ultime intervention qui me sauva la vie alors que  je n'y croyais plus et que je souhaitais "partir sereinement sans angoisse".

Mais le retour à la maison n'était plus possible car j'ai besoin d'être assisté en permanence et les médecins, les assistantes sociales et mes enfant me proposèrent d'entrer en maison de retraite médicalisée. Je les connais toutes car j'ai travaillé avec elles pendant 20 ans , et nous  refusons donc avec Annick de nous retrouver avec des cas sociaux, des gens mal élevés.

L'option de louer un appartement de la résidence "Domitys Athénée" à Mont-Saint-Aignan me parut la meilleure solution car elle offre toutes les prestations paramédicales et  sociales dont nous avons besoin avec mon épouse. Cela a un coût financier élevé car une sélection sociale par le haut s'opère, mais c'est une garantie de qualité de vie. C'est ainsi que j'y rentrais le 8 mars avec Annick.

Ces quatre mois furent une singulière expérience de rencontre avec la mort et la souffrance mais aussi avec des équipes de cardiologie et de gastro absolument remarquables.

Cette solitude imposée par mon état et la pandémie virale ne me pesa pas de problème car j'en ai profité pour dessiner environ 90 aquarelles petits formats que j'ai offert aux personnel soignant. Cela me permit d'établir une relation assez privilégiée avec les agents hospitaliers, les aides soignants, les infirmiers, les étudiants en médecine, les médecins tout à-fait enrichissante.

J'ai dessiner environ 95 petites  aquarelles.


Fâcheusement, le dernier mois fut très éprouvant, car orienté vers une structure de synthèse médicale et de repos, ma chambre était voisine avec celle d'un Sénégalais en fin de vie qui hurlait et celle d'un homme ayant perdu tout repaire et toute limite qui venait se déshabiller dans ma salle de bain ou dans ma chambre. Très fatigué, je n'ai pas non plus supporté les repas infâmes de la cuisine industrielle du CHU. J'ai donc perdu 16 kilogrammes ! Et le tout fut couronné par une chute dans ma chambre sans pouvoir me relever, impliquant une fracture lombaire et une perte importante d'autonomie vestibulaire (marche).

Voila, heureux de pouvoir communiquer à  nouveau, je reviens à la normalité de la vie quotidienne dans les meilleures conditions possibles mais c'est difficile, long et étrangement exaspérant car, après quatre mois d'isolement complet, retrouver le monde sonore pour le sourd profond que je suis devenu est un autre type de difficulté incontournable qu'il me faut surmonter et ce n'est pas gagner.

Le dessin m'a fait oublier mes souffrances, ma dépendance, mon isolement, mes jours de fatigue extrême, l'idée de la mort anxiogène : celle-ci fut parfois souhaitée quand je tombais  dans un abîme à bout de force de souffrances.

Le dessin aquarellé m'a sauvé d'un laissé allé fatal. 

Bien sûr toute cette volonté de vivre, le la dois  surtout à deux soignants, le Docteur Vincent Verdier, et l'interne Clara qui furent remarquables tant sur le plan médical que sur celui de la psychologie relationnelle.

Mais l'expression artistique permet aussi cette dérivation qui redonne goût à la vie.

                                                                                    Jean Louis RICHARD.