vendredi 27 mars 2020

FEMME-FEMME- Je vous aime !

"Profitant" du confinement, ce dessin symbolise, après un mois d'arrêt, le retour du désir pictural. 

Sans me casser la tête, inspiré par Paul Klee, je l'ai improvisé sans savoir où j'allais... Est-ce bon ? Je ne sais... 

Il faut me déposséder de ce dessin pour soit l'aimer peut-être ? 
Soit le mettre au rebut, sans doute ?

 Mais ce qui compte c'est m'amuser en toute simplicité et ne pas m'ennuyer sans contact extérieur depuis le 28 février et mon retour d'hôpital le 10 mars...

Le "Covid-19" implique un confinement d'au moins un mois, la suppression de tous mes engagements, l'absence de rencontre avec la famille et les amis et cette situation inédite renvoie à l'essentiel.

J'ai envie de peindre, d'écrire sans garde-fou et de me battre contre les pseudo-intellectuels qui pensent détenir la Vérité, la Justice, la bonne Conscience, les clefs de l'Art... Ils croient décoloniser l'expression artistique, établir l'égalité homme-femme,imposer un rapport de force en faveur des minorités au nom d'une idéologie pseudo antiraciste...
Heureusement pour moi, ces féministes, ces antiracistes, ces révolutionnaires de tous poils ne visitent pas mon blog. 
Les défenseurs des minorités ethniques  ne vont pas me tomber dessus... 
Je ne suis pas un artiste assez réputé pour les intéresser et qu'ils me dénoncent comme un facho, un raciste.

Malheureusement, toutes les expositions auxquelles je devais participer sont évidemment supprimées. J'avais l'intention de provoquer les tenants de la tyrannie pseudo-intellectuelle actuelle en présentant des réalisations à contre-courant... C'est partie remise.

Mais je publie, ci dessous, ce que je pense même au risque de passer pour ce que ne suis pas.

LA NOUVELLE TYRANNIE INTELLECTUELLE

Autrefois, l'Eglise dominait l'ordre moral en Occident et imposait une censure. 
Ce temps est fini mais une très inquiétante mode de pensée envahit, via le monde anglo-saxon, l'espace de la création artistique, littéraire, philosophique. 

Il y en va de la liberté tout simplement.

Dans ma famille, des neveux et des nièces se réclament de ces mouvements au nom de la modernité et du gauchisme révolutionnaire.
Je déteste cette tendance de faire table rase des apports culturels certes contradictoires mais bien réels de notre passé.

Prétendre réécrire, mettre à l'index, relire, interdire au nom du progressisme est une censure insupportable mais de plus en plus pratiquée par les milieux pseudo-intellectuels qui se masturbent les méninges faute d'authentique esprit créatif.

Je ne résiste pas à citer Leo Muscato qui a osé mettre en scène à Florence une version "féministe" de Carmen : "Le directeur du théâtre voulait que je trouve un moyen pour ne pas faire mourir Carmen car il estime qu'à notre époque, marquée par les violences faites aux femmes, il n'est pas concevable d'applaudir le meurtre de l'une d'elles." C'est donc Carmen qui tue don José et non celui-ci par jalousie la jeune bohémienne !  

On décroche dans certains musées des œuvres jugées racistes ou antiféministes. Par exemple la National Gallery de Londres a affiché des panneaux dénonçant  Gauguin "tirant parti de sa position d'Occidental privilégié pour profiter de toutes les libertés sexuelles."

Encore plus significatif de la masturbation intellectuelle incroyable du moment : le très sérieux président du musée du quai Branly, Stéphane Martin, qui n'est pourtant pas idiot déclare :"je souhaite que le musée se colorise, nous sommes trop blancs !"

Je ne rêve malheureusement pas : Marine Bachelot Hguyen, auteur et metteur en scène écrits au masculin ne lui en déplaise, transforme l'essai en imaginant " faire émerger les mécaniques ambiguës du racisme occidental, incarné par un godemiché translucide." Elle prétend rendre "sensible les théories féministes, antiracistes, décoloniales dans des luttes motivantes qui fassent avancer l'égalité homme-femme."

Enfin, incroyable mais vrai,  Kader Attia accuse l'Occident d'avoir créé l'image virtuelle "d'un arabe sanguinaire et fourbe, ou d'un noir anthropophage." Selon lui, si Daesh se met en scène d'une manière si barbare, c'est parce que les occidentaux regardent les orientaux comme de cruels montres. 

Ce renversement culturel d'une prétendue élite intellectuelle gauchisante est tellement outrancière que l'on pourrait en rire mais c'est grave car destructeur des repères historiques, politiques, artistiques de notre temps. 

L'histoire du cinéma, du théâtre, de la littérature, des arts plastiques, lyriques s'inscrit dans un milieu, une époque, une sensibilité et doit donc être respectée en tant que patrimoine culturel.

Ce ne sont plus les affreux conservateurs catholiques qui censurent. 
La production artistique est révisée par le radicalisme des antiracistes et des féministes qui se réclament du gauchisme idéologique. 




C'est un paradoxe car sous le prétexte de combattre les préjuges racistes et sexistes, de défendre les minorités, ils prétendent "décoloniser les arts". 
Les féministes veulent liquider la domination des mâles en instituant un universalisme humain où il n'y aurait plus de distinction entre le sujet et l'objet, entre un petit garçon et une petite-fille, entre un paysan et un industriel, entre un blanc et un noir....

"Homme + femme = vie", cette formule vieille comme le monde,  moteur de la création, cet espace, cette différence devient l'ennemie du progrès.

Pourtant l'art ne doit pas se soumettre  à un jugement moral ni à une évaluation idéologique. 

L'appropriation de la beauté est narcissique dans le milieu où vit l'artiste, dans un espace-temps avec un sujet et un objet. Ce n'est pas une lutte idéologique car celle-ci n'est qu'éphémère, illusoire et soumise à la tyrannie dominante. 
L'art est avant tout l'expression d'une liberté assumée. 

Souvent à contre-courant, c'est pourtant l'art qui restera le témoin d'une époque. Souvenons-nous par exemple de l'Impressionnisme du XIX° siècle...

Je ne me sens donc pas coupable d'être un homme, blanc, privilégié non marginalisé. J'assume pleinement ma condition sociale qui m'a ouvert à la culture occidentale, à son histoire même avec tous ses excès, ses crimes, ses convulsions sociales. 

Je suis né au temps des fours crématoires de la Shoah mais je ne me sens pas coupable de crime contre l'humanité. 

J'ai vécu la guerre d'Algérie mais je ne suis nullement responsable de ses atrocités. 

Je suis blanc dans mon pays et je l'assume sans me sentir raciste et je respecte les minorités.

Enfin, l'Histoire n'est pas coupable ! La repentance est une vaste connerie !

Aujourd'hui je mesure la chance d'être Français mais je respecte aussi toutes les autres cultures car elles sont une part d'humanité. 

Heureusement la différence est au cœur de la vie. 



Cette différence nous la vivons harmonieusement avec mon épouse depuis 50 ans. Depuis 13 jours nous sommes confinés par les mesures sanitaires contre le virus Covid-19 dans un vis-à-vis qui renforce notre cohésion, notre complémentarité et notre admiration d'avoir l'autre comme miroir. C'est la confiance de l'amour réciproque mais heureusement nous- nous surprenons toujours dans nos différences. C'est le mystère de la vie de couple réussie. 

Pas question de libération de la femme (ou de l'homme) entre nous car depuis toujours la liberté et la responsabilité nous habitent avec le plaisir de vivre. Nous ne sommes pas dans un rapport dominant-dominé mais dans celui de la différenciation complémentaire et indispensable de l'un à l'autre.


Si cette dérive idéologique antiraciste et féministe complètement démente devient dominante, l'Occident est foutu ! En attendant nous trinquons à votre santé !



mardi 24 mars 2020

INCERTITUDES-ISOLEMENT-ATTENTION

Le silence est impressionnant, sidérant, renversant tous les repères et nous met face à un inconnu stupéfiant.

Mais au moment même du confinement, je redécouvre ce qui me relie profondément à la nation à travers une solidarité unanime avec nos forces de santé, de sécurité, de services publics,de la chaîne alimentaire.

Cette cohésion du pays très concrète montre que les français sont responsables et comptables de l'attention aux autres, aux plus fragiles, à leurs voisins, même si une naturelle anxiété aurait pu les plonger dans un égoïsme individualiste.

Dans le silence de nos villes, des hommes et des femmes sont engagés pour nous sauver.
Les visages masqués de nos soignants fidèle à leur vocation, les policiers sans masque patrouillant et verbalisant les irresponsables, les employés des chaînes alimentaires travaillant la peur au ventre, les responsables politiques prenant des décisions, les chercheurs infatigables, les éboueurs... montent qu'ils sont en première ligne et que nous leur devons notre avenir.


Et le désir de peindre dans tout cela ?
L'artiste peut devenir un témoin si l'actualité l'inspire. 
Comment exprimer des ressentis contradictoires : l'isolement, le silence face à l'élan de solidarité ? 
Pour le moment je ne le sais pas..
Toutes mes certitudes sont à terre..
Je pensais peindre un beau nu au milieu de fleurs pour évoquer la fragilité d'une vie éphémère : Pourquoi pas ?
Mais face à la progression exponentielle du covid-19 ce serait une provocation bien désuète alors que la France est à l'arrêt... 
Mes pinceaux sont donc au repos tant qu'une frénésie créative ne s'empare de mon esprit. Je pensais faire le portrait d'une jolie infirmière masquée, mais là encore faut-il que l'esthétique soit au service de la cause.
Peut-être devrais-je rompre avec ce que je peins d'habitude ?
Comme tant de français, je suis un peu, beaucoup, désorienté, démuni mais "Je reste chez moi !"