mardi 24 mars 2020

INCERTITUDES-ISOLEMENT-ATTENTION

Le silence est impressionnant, sidérant, renversant tous les repères et nous met face à un inconnu stupéfiant.

Mais au moment même du confinement, je redécouvre ce qui me relie profondément à la nation à travers une solidarité unanime avec nos forces de santé, de sécurité, de services publics,de la chaîne alimentaire.

Cette cohésion du pays très concrète montre que les français sont responsables et comptables de l'attention aux autres, aux plus fragiles, à leurs voisins, même si une naturelle anxiété aurait pu les plonger dans un égoïsme individualiste.

Dans le silence de nos villes, des hommes et des femmes sont engagés pour nous sauver.
Les visages masqués de nos soignants fidèle à leur vocation, les policiers sans masque patrouillant et verbalisant les irresponsables, les employés des chaînes alimentaires travaillant la peur au ventre, les responsables politiques prenant des décisions, les chercheurs infatigables, les éboueurs... montent qu'ils sont en première ligne et que nous leur devons notre avenir.


Et le désir de peindre dans tout cela ?
L'artiste peut devenir un témoin si l'actualité l'inspire. 
Comment exprimer des ressentis contradictoires : l'isolement, le silence face à l'élan de solidarité ? 
Pour le moment je ne le sais pas..
Toutes mes certitudes sont à terre..
Je pensais peindre un beau nu au milieu de fleurs pour évoquer la fragilité d'une vie éphémère : Pourquoi pas ?
Mais face à la progression exponentielle du covid-19 ce serait une provocation bien désuète alors que la France est à l'arrêt... 
Mes pinceaux sont donc au repos tant qu'une frénésie créative ne s'empare de mon esprit. Je pensais faire le portrait d'une jolie infirmière masquée, mais là encore faut-il que l'esthétique soit au service de la cause.
Peut-être devrais-je rompre avec ce que je peins d'habitude ?
Comme tant de français, je suis un peu, beaucoup, désorienté, démuni mais "Je reste chez moi !"