samedi 21 mars 2020

COVID-19




Les musées fermés, les ateliers artistiques suspendus, la pandémie du coronavirus stoppe nette toutes les expositions programmées avant l'été.
Bien sûr ce sont des moindres maux face à la terrible menace de plusieurs milliers de morts annoncés.

Chaque artiste reste donc chez lui confiné, s'il continue à chercher, à imaginer, à créer, il le fait différemment car il se concentre sur lui-même.

Cette situation est paradoxale car un peintre dessine une "œuvre" destinée à être vue, un chanteur s'exprime pour être entendu et un artiste n'est pas fait pour se replier sur lui-même.

Obligé de rester chez moi sans contact autre que mon épouse, j'en profite pour ouvrir une nouvelle rubrique consacrée au rapport entre l'art et la culture biblique car je la connais bien l'ayant enseignée pendant 25 ans à environ 150 adultes pour leur donner les clefs pour comprendre notre civilisation. 

Sur un plan personnel, j'ai annoncé à ma famille que si la mort me choisissais durant cette crise, je ne souhaitais pas passer par le circuit habituel d'une célébration religieuse d'ailleurs interdite par les autorités.
Dans la plus stricte intimité, ce sera directement la mise en terre. Chacun priera à sa façon ou tout simplement se recueillera en pensant aux bons souvenirs familiaux.

Quand la crise sanitaire deviendra un mauvais souvenir collectif, si les membres de ma famille désirent se réunir un dimanche matin au cours d'une messe, libre à eux d'en prendre l'initiative. Mais entre 
nous, cela me paraît bien secondaire car l'Après Crise les accapara pour reconstruire une normalité. Là où je serai je n'aurai plus aucun besoin : ce sera le néant ou la lumière.

Si Dieu existe, il ne me reprochera pas ce rappel à la laïcité et à la séparation du sacré et du profane. Ma vie est en effet sacrée, mais ma mort sera profane et ma tombe un espace laïque en pleine terre tout-à-fait temporaire pour 15 ans.