samedi 7 avril 2018

Yen a marre !

Ceci n'est pas de l'humour !


Si un artiste ne s'engage pas,  il n'a pas de couille au cul !

Les pays démocratiques sont des états de droit et c'est leur grande vulnérabilité mais aussi leur force de cohésion.

Le terroriste ne reconnaît aucune loi, sinon son idéologie suicidaire et sanguinaire.
Par fanatisme, il déclare la guerre à tous ceux qui ne pensent pas comme lui, même s'ils sont soit disant de même confession, ce qui est faux car le radicalisme n'est pas une religion, ce n'est qu'une manipulation idéologique criminelle avec un vernis religieux.
Les grandes religions "relient" et ne séparent pas les hommes ; elles respectent la vie avant tout.  Le fanatisme est une folie souvent débile qui s'accapare une pseudo image divine pour justifier son obscurantisme et sa violence. L'ignorance culturelle des terroristes nés en France est pour la plupart flagrante.

Qu'attend donc l'Union Européenne pour adapter une institution unique, juridique, militaire et policière face à une déclaration de guerre caractérisée ? 

Une défense commune et légale sur tout le territoire européen devrait permettre d'agir en amont et non pas subir les crimes de ces fous détraqués et de ces paumés en fausse recherche identitaire. Ce sont des paumés de la conjoncture qu'il faut débusquer et neutraliser légalement mais sûrement. 

Une politique nouvelle d'éducation est à inventer en France redonnant à l'enseignant un statut d'autorité, de référence éducative, de transmission des connaissances, d'imprégnation de valeurs morales et républicaines, de respect du pays. Seules les fondements de la République peuvent encadrer le rôle éducatif des parents. Il faut réinventer les conditions d'apprentissage du respect de l'autorité sous tous ses angles sociologiques et éthiques. La laïcité doit seule garantir la liberté de conscience mais aussi  surtout ses devoirs. 

Qu'attendent donc les musulmans heureux de vivre paisiblement en Europe pour se lever massivement, lucidement, courageusement contre ce "radicalisme" qui pousse au meurtre ces laissés pour compte ? Leur silence n'est plus admissible et pourrait faire croire à une complicité passive et risque malheureusement de retourner l'opinion publique contre eux ! Alors que l'immense majorité des musulmans sont contre la violence. Il faut bien se convaincre qu'ils sont les principales victimes du radicalisme. Mais ils doivent admettre aussi que le "radicalisme" naît dans leurs rangs et qu'ils doivent le combattre activement à la racine.


Que l'Europe de toutes les confessions, de toutes les opinions, de tous les mouvements de pensées se mobilise. Oui,  que tout européen, de toute origine, ayant en commun la liberté de croire ou non, convaincu que sa liberté de conscience est un bien commun et un trait inaltérable de sa nature, se lève enfin et agisse là où il est pour défendre la démocratie non pas en justifiant le risque du racisme mais en affirmant son attachement à la tolérance et à la liberté en devenant un veilleur. Il est grand temps !


Je ne suis aucunement un extrémiste politique ou religieux... Je ne suis qu'un catholique engagé, un adhérent politique républicain, un bibliste formé connaissant la théologie et même le Coran. Rédacteur sur un autre site, j'ai environ 5000 lecteurs par mois. Alors je n'ai que le privilège et le devoir de pouvoir sur ce blog personnel dire ce que je pense.

Mes amis de toutes religions, de tous bords politiques, athées affirmés, croyants engagés, laïcs ou totalement indifférents connaissent ma tolérance mais aussi mes convictions. Ce sont mes amis et je les respecte et je les aime comme ils sont. 

Aujourd'hui, avec cette série effroyable d'attentats, je ne me sentirais pas artiste si je disais pas franchement ce que je pense, même si cela implique un certain danger.



Les Muses et une retrouvaille

Jeudi 5 avril, avec mon épouse, nous avons été invités par André Le Noir au Vernissage de l'exposition organisée par l'artiste Danny VIGNAL sur le thème des "Muses". 44 artistes y présentent leurs "muses".


THOMAS PESQUET et sa MUSE  « URANIE »

Dans l’espace, à 450 kms, Thomas Pesquet a photographié notre planète, et ses prises de vues témoignent d’un réel sens artistique et poétique.
Tout naturellement est venue à André Le Noir l’idée d’interpréter l’actualité en symbolisant URANIE, muse de l’astronomie et de l’astrologie, donnant rendez vous à notre astronaute.
L' aquarelle suggère cette improbable rencontre dans l’espace.

André Le Noir rejoint la tradition, car généralement les peintres représentent cette muse couronnée d’étoiles et tenant un globe terrestre dans sa main.

Impression personnelle : 
Entre-nous, la composition de mon professeur se révèle parmi les meilleures exposées. Manifestement, certains artistes éprouvèrent quelques difficultés à coller au thème imposé sur un grand format de 130 cm de hauteur.  
Par contre, quelques d'oeuvres se révèlent fondée sur une bonne culture générale ou philosophique ; de très bonne qualité picturale, elles sont très symboliques et évoquent les "muses" de multiple façons.
Voici les tableaux que nous préférons avec Annick mon épouse :

"Albana" par Mona Alnena
J'aime cette composition très décorative. L'artiste est sa propre muse.

"A Muses et Moi" par Katy Bouichou
Il n'y a aucun lien culturel mais un narcissisme clairement énoncé dans ce tableau bien composé.

La Muse délivre" par Laurence Coudrey
Le symbolisme de cette composition que j'aime est très bien rendu.

"A Muse Toi" par Delphine Devos
L'humour est bien présent dans ce tableau.

"Dulcinée" (et Don Quichote) par Kris Goldpiegel
La silhouette de Don Quichote et de sa Dulcinée sont à deviner dans cette composition abstraite  décorative réussie. Si on ne connaît pas le thème, il me semble impossible de discerner les silhouettes : dommage !

"Muses des Maîtres" par Gérard Hauduc
Voila un tableau de grande qualité qui répond parfaitement au thème. Les portraits des muses de Buffet, Picasso, Modigliani répondent à Urania la muse de l'astrologie et des astronautes. La muse de l'artiste nous tourne pudiquement le dos mais nous en devinons la beauté.

"Muses" par Karine Lemoine
Ha ! Elle est fort belle cette composition !
Mais je ne vois pas le rapport avec le thème de l'exposition.
Et il me semble avoir déjà vu ce tableau exposé ?

"Urania la célestre" par René Vardon
Hé bien voilà le thème traité avec des références culturelles solides et très décoratives : j'aime...

"Euterpe" par Danny Vignal
Ce tableau très décoratif est une belle référence poétique à la muse qui présidait les fêtes  avec sa flûte.
J'aime beaucoup.

"Terpsichore et Melpomène" par Evelyne Weisang
Voilà une superbe façon de traiter le thème des muses : Terpsichore, mère des sirènes, muse de la danse et de la poésie lyrique, séduit Melpomène la muse de l'harmonie...
C'est un des points forts de cette exposition.

"Je Ma Muse" par Marie-France Le Henaff
Dans chaque artiste une dimension narcissique est très bien évoquée dans le nom de ce tableau: "je m'amuse".
Bref, on peut s'amuser sans référence culturelle car à chaque artiste sa muse...

"Terpsichore et compagnie" par Gérard Pelisse
Les encres de chine de cet artiste sont saisissantes. J'aime particulièrement  l'oeuvre de ce très bon dessinateur.
La peinture; la musique, la poésie et le mystère de l'inspiration artistique sont bien évoqués dans ce tableau...

"Poétesse" par Eugenia Zharaya
J'aime cette façon de peindre...

Mais je doute que ce beau portrait ait été peint pour cette exposition, car il me semble l'avoir déjà vu ?

En conclusion, j'aimerais pouvoir un jour participer à ce genre d'exposition ; mais c'est une autre histoire car il faut y être invité et donc reconnu auparavant comme artiste d'un bon niveau... Alors ne rêvons donc pas trop...

L'artiste Guy Chaplain offre des orchidées à Danny Vignal
L'architecte Franck Maviel, du groupe "G3 Architectes", accueille cette exposition dans la grande verrière, 4, rue du contrat Social à Rouen, rive droite.

Cette belle affiche a été faite à partir de la composition de Gérard Hauduc, particulièrement bien inspiré par ce thème.


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UNE RETROUVAILLE : l'artiste à la brouette

L'accrochage des oeuvres dans une salle difficile, de ce vervissage fut confié à mon ami Guy Chaplain dit "Charly" que j'avais connu dans les années 1960 alors que nous nous étions inscrits aux cours du soir en dessin et modelage à l'école des Beaux Arts de Rouen. 




La vie, nos voies professionnelles, nos centres d'intérêts ont espacé nos rencontres et pourtant, immédiatement lors de nos retrouvailles, spontanément notre amitié profonde ouvrit bien grande et joyeusement sa porte. 
C'est avec un plaisir réel que j'espère que nous-nous donnerons des occasions de nous revoir. 

Ma fille, Hélène, vers l'année 1997-98, alors qu'elle désirait suivre une formation artistique, fut l'élève de mon ami aux cours du soir de l'école des Beaux Arts. Bien vite, elle comprit ses limites mais devint une conceptrice-maquettiste très créative et reconnue dans l'imprimerie. Elle y excelle et rejoint ainsi la création décorative et artistique.

Guy Chaplain est un artiste qui a toujours possédé une vision singulière. Par exemple, il entra en contact avec ses élèves du lycée agricole d'Yvetot avec "une drôle de brouette à cadres" confectionnée avec des tiges sur lesquelles étaient soudés des cadres de différents formats. Guy Chaplain précise : "25 de mes élèves ont répondu favorablement et l'une des actions était pour l'élève, de choisir un des cadres de la brouette pour cadrer un paysage, un arbre, un animal ou un engin. Il était filmé, devant le cadre qu'il avait choisi et un jeu de questions-réponses complétait l'échange. Le tout à fait l'objet d'une exposition et d'un catalogue collectant et réfléchissant sur "7 Artistes en résidence, dans 7 lycées agricoles de Haute-Normandie" .

Je me souviens aussi d'avoir vu à Yvetot en 1998, à "l' Atelier de Jour", une sculpture-vidéo conçue avec des handicapés qui avait fortement impressionnée, l'éducateur que je suis, avec pour thème "Le Petit Prince" de Saint-Exupéry. Cette exposition où la poésie, la lumière, la technologie audiovisuelle, le travail du métal et les miroirs nous invitaient à pénétrer dans cet univers pas toujours simple à décoder mais qui reflétait un monde intérieur riche d'émotions poétiques et de réflexions philosophiques sur toute personne fut-elle handicapée : Guy est un poète-sculpteur visuel qui sait écouter les âmes.

J'ai bien envie de parler de lui dans la rubrique "CULTURE" tel que je le ressens car incontestablement cet artiste tient une place dans l'espace public. 

Guy Chaplain sort de nous tous comme tous les artistes mais il sort aussi du "nous" du fait de construire en sculptant, en soudant, en filmant, en utilisant l'audiovisuel, une imaginaire musique intérieure, sans doute subversive mais pleine de joie, de liberté et d'amour de l'autre. 

Guy Chaplain, tel que je le connais, est avant tout un artiste d'échanges et d'expériences sociales. Sa sociabilité est une de ses forces majeures alliées à une vive intelligence d'autrui.



Je l'ai connu tout jeune débarquant à Rouen de son Saint-Valery natal. Immédiatement notre amitié fut scellée et je me souviens très bien de son état d'esprit forgé par le scoutisme impliquant le désir d'aller de l'avant avec enthousiasme et déjà une conscience sociale très forte. 
Le sens de l'effort physique avec la marche, l'attention généreuse aux autres, la simplicité et la spontanéité de ses réactions, une authentique profondeur humaine, en font un singulier personnage qui marque ses rencontres. 

Le premier tableau que l'on peut voir chez nous en entrant est celui que m'offrit Guy Chaplain sur une vue des péniches sur la Seine et de la cathédrale de Rouen : il fait partie de notre vie et nous parle toujours depuis cinquante ans.

Mais pour ne pas dire trop de bêtises, il vaut mieux que j'arrête mon propos à ce stade. 

Je le rencontrerai le 26 mai dans son atelier  pour écrire un article plus structuré, moins intuitif et surtout présentant ses oeuvres qui m'intriguent beaucoup en m'interpellant. 

Je me souviens particulièrement d'une grande sculpture en métal triangulaire (une demie pyramide ou prisme) avec de multiple bouts de miroirs qui reste gravée dans ma tête. 
Hé oui ! J'aime être bousculé et Guy y parvient... 
A suivre donc car une nouvelle page s'ouvre...



mardi 3 avril 2018

Trois Taureaux

Un vrai défi : réussir ce moyen format (70 x 50 cm) représentant ces trois paisibles taureaux dans les grandes plaines de la péninsule Ibérique. 

Ayant traversé l'Espagne en 1956 avec ma famille, j'avais été frappé par la force à la beauté massive et impressionnante de ces bovins destinés aux cruelles corridas alors en vogue.

Dans un petit village, dont c'était fête, nous avions assisté, effrayés, par la violence populaire déchaînée et exubérante contre un jeune et pauvre taureau au cours d'une corrida effarante. Nous fûmes écoeurés et depuis ce jour n'avons plus eu d'illusion sur les mouvements de foule et les mécanismes du bouc émissaire. La cruauté de tout ce village m'a fait mieux comprendre les ouvrages du savant anthropologue Réné Girard sur la violence et le sacré et les réactions collectives avec la mise à mort d'un bouc émissaire innocent.

Il faut dire que la dictature policière de Franco était à l'époque terrible pour tous les opposants politiques. le peuple espagnol avait donc certainement besoin de se défouler et cette corrida pitoyable en était l'exutoire.


André Le Noir ne trouve pas ridicule le résultat final de mon aquarelle. Il trouve le ciel bien réussi entre-autre. Je suis assez satisfait de mes trois gentils taureaux dont l'un est interrogatif, l'autre content de vivre et le troisième soupçonneux. 




Pauvres taureaux ! Je n'envie pas votre destin mais vous m'avez donné bien du plaisir... J'ai pris pour modèle un peintre espagnol (ci-dessous) dont je recherche le nom "pour rendre à César ce qui lui revient"...Comme d'habitude, au départ j'ai copié jusqu'au moment magique où seule ma composition importait pour arriver au bout de ce que je désirais. 

Une aquarelle ne se maîtrise pas de la même façon qu'une peinture à l'huile et il est donc tout-à-fait inutile de vouloir reproduire exactement cette grande peinture à l'huile mesurant 2 m sur 1 m. Il a fallu que j'adapte le dessin au format du papier, que je veille à l'équilibre entre le ciel assez dynamique et l'attitude des trois taureaux qui nous regardent chacun à sa façon: ça c'est ma petite touche personnelle qui donne du sens à mon dessin ! J'ai du aussi réinterprèter les couleurs, ce fut le plus difficile... 

Cet exercice ne fut pas très simple avec pour point dominant la corne gauche du taureau central.
Sur le tableau original, le point d'or est la tête du taureau de gauche. Le tableau se lit à partir de ce point dominant. Tout ceci pour dire que ma composition n'est qu'une humble interprétation et qu'il faut donc bien tout resituer dans un contexte sans vaine prétention : je fais ce que je peux...

Photo du tableau à l'huile dont je me suis inspiré
Je donnerai bientôt le nom de ce bon peintre espagnol que j'ai oublié de noter.