lundi 29 novembre 2021

COMMENT REMERCIER ?

 

Venant de traverser des moments critiques avec une hémorragie digestive et un infarctus cardiaque nécessitant 12 jours de soins intensifs à l'hôpital, je veux tout simplement exprimer ma gratitude aux équipes qui m'ont pris en charge d'une façon très chaleureuse et très professionnelle.




Curieusement, j'ai mis à distance mon angoisse face à une issue problématique et c'est assez froidement et lucidement que je vis cette singulière expérience que d'être face à moi même sans échappatoire. 

La mort est une probabilité qui devient réelle à 80 ans et elle n'est supportable que par la raison philosophique. 

Changer l'espérance métaphysique me semblerait vaine : le doute m'a toujours habité ce qui m'a pas démotivé pour étudier l'admirable culture biblique que j'ai enseigné pendant 25 ans.

Elle est le pilier de la pensée occidentale et de ses courants  philosophiques. 

Quant-à la foi elle ne représente moins de 10% de mes préoccupations car je ne sais pas si Dieu est une révélation ou une invention humaine? Je ne sais pas si le néant succède à la vie ou si l'âme atteint la lumière. Cela ne m'angoisse pas !

Enfin la laïcité à la mode française me semble plus que jamais nécessaire dans notre République. 



Cet espèce de dédoublement de ma personnalité n'est pourtant pas de l'indifférence. Mes doutes métaphysiques sont demeurer intacts et ma philosophie n'a pas évoluée. J'ai simplement penser à tous ceux que j'aime et à leur peine si je m'en allais.






Soutenu par toute l'équipe médicale, j'ai pu penser à autre chose : mon corps subissait vissé sur un lit et mon esprit vagabondait  et le dessin et la peinture furent mes moyens de ne pas subir la durée.



J'ai offert au personnel qui aimait ce que je faisais ma petite production picturale réalisée aux crayons-aquarelle et une quinzaine de commandes fut enregistrée. Rentré à la maison, je ne chôme donc pas et je n'ai pas le temps de m'apitoyer sur un corps affaibli qui ne suit plus l'esprit.



Remercier ainsi ces médecins; infirmiers, aides-soignants, agents hospitaliers, c'est peu de chose et ça me fait plaisir d'avoir une petite part de moi qui demeure.



 Il ne faut pas être hypocrite, peindre c'est aussi conjurer la mort et l'oubli.

-Souvenir, souvenirs : 1975-


Oui; bientôt 80 ans ! Ma jeunesse à la recherche du mystère féminin est toujours d'actualité mais autrement. le dieu des corps s'est évaporé avec la passion, mais celui du vis-à-vis est plus que jamais tendresse et admiration... Cette gouache était au fond d'un tiroir, si elle plait autant qu'elle migre vers son destin ailleurs que chez moi.


Cette poule réalisée à l'encre est inspirée vraiment de très loin par une superbe photo de mon ami GI-Heff. 
Sur son blog, je devrais la retrouver et je gage que la comparaison ne sera pas en ma faveur mais je me suis bien amusé à faire travailler ma mémoire et dessiner n'est qu'un jeu après-tout !