lundi 2 novembre 2020

PORTRAIT DE JEANNOT CHAUD LAPIN







 Il y a 20 ans j'avais un très bon copain de voile avec qui je pratiquais du "macht racing". Un coup, il me battait, un autre coup, j'étais devant, et nous avons passé des heures ensemble sur le plan d'eau de Montville avec nos "classe 1 mètre" radiocommandés. 

Il était issu de la voile grandeur et il régatait bien le bougre ! Nous partagions nos trouvailles pour mieux régler nos voiliers et nous bagarrer à couteaux tirés sans concession. 

Mais l'amitié nous rendait heureux et quand une petite avancée technique ou stratégique permettait à l'un de prendre le dessus, l'autre éprouvait autant de plaisir et s'empressait de l'imiter.

Sa vie sentimentale fut très agitée et dispersée, à l'opposé de la mienne. Nous n'avions pas les mêmes références, ni les mêmes valeurs, mais pour l'un comme l'autre, nous n'aurions pas imaginé notre vie sans femme. 

Il eut moins de chance que moi car il n'a jamais trouvé son vis-à-vis sauf dans la danse, son autre passion, où il excellait en couple de compétition : c'était magique et c'était de l'expression corporelle artistique ! 

Paradoxalement dans notre amitié, il ajouta dans mon plat la saveur du sel du bonheur de la fidélité.



"Jeannot chaud lapin" pourrait être le titre d'un conte coquin que j'ai mainte fois raconté dans ma tête.

Aujourd'hui de mémoire j'ai imaginé son portrait à l'acrylique façon naïve en me replongeant dans le passé. L'amitié demeure au delà de la mort...

Il fallait que je change de registre avec une composition spontanée qui me libère de la série des poissons.

C'est fait !

Mon tableau doit être évidement retouché, mais j'ai besoin de temps et de recul...

Sera-t-il choisi par un membre de l'équipe médicale à qui je le destine ? C'est une autre histoire