dimanche 26 janvier 2020

AU DELÀ DES LIMITES

André LE NOIR, mon professeur aquarelliste, me pousse au delà de mes limites techniques en me faisant dessiner et peindre ces cavaliers afghans. 

C'est en effet un exercice redoutable qu'il m'imposa pour que je "progresse".



Ai-je réussi ? 

Je n'en sais franchement rien mais il me reste un fond de frustration car j'ai l'impression de n'avoir rien maîtrisé en subissant que les contraintes d'une photographie de format très réduit. 




Le bouzkachi ou bozkachi est en effet une activité équestre collective. C'est le sport national en Afghanistan et il est également pratiqué dans plusieurs pays d'Asie centrale et du Moyen-Orient : Ouzbékistan, Tadjikistan, Kazakhstan, Pakistan, Iran, Kirghizstan.
Deux équipes s'affrontent avec le  but de récupérer une carcasse de chèvre décapitée dans le cercle du centre et d’aller contourner un drapeau pour ensuite la déposer dans le cercle de son équipe. 
Ce n'est pas si simple que ça car si on ne peut pas fouetter volontairement un adversaire ou le faire tomber de son cheval, outre ça, tout est permis. 

C'est un sport de combat par équipe joué durant 90 minutes ou plusieurs jours. 




Les "Talibans", quand ils prirent le pouvoir en 1996, avaient interdit ce sport pour lequel les peuples d'Asie centrale se passionnent. L'obscurantisme idéologique de ses extrémistes n'a pas de limite ! 

Bien sûr le bouzkachi est une pratique pour le moins viril mais comme la Corrida, elle est au cœur d'une tradition ancestrale qui en réalité canalise la violence. Il vaut mieux que les sports de combats la libère et la contrôle que des situations d'émeutes populaires imprévisibles avec les pires exactions.
« On choisi dans le troupeau un bouc. On l’égorge. On lui tranche la tête. Pour alourdir sa dépouille, on la bourre de sable, on la gonfle d’eau. On la dépose dans un trou creusé que la toison affleure le sol. Non loin du trou un petit cercle est tracé à la chaux vive. Et il porte le nom de hallal qui, dans la langue turkmène veut dire cercle de Justice. Et sur la droite du hallal on plante dans la steppe un mât. Et sur sa gauche, un autre. A égale distance. Pour la longueur de cette distance , il n’y a pas de règle. Elle peut exiger une heure de galop ou bien trois ou bien cinq. Les juges de chaque bouzkachi en décident à leur gré ». « les cavaliers se rassemblent autour du trou…au signal d’un juge, ils se jettent sur la carcasse décapitée. L’un d’eux s’en saisit, s’échappe…..il s’élance vers le mât sur la droite. Car la dépouille du bouc doit en faire le tour, puis passer derrière le mât placé sur la gauche, et enfin arriver jusqu’au hallal » (extrait du roman de Joseph KESSEL Les Cavaliers aux éditions Gallimard)

Pour mon aquarelle, je fus sans arrêt confronté à mon ignorance et donc à des choix hypothétiques.

Mais ce qui est sûr, c'est que j'ai appris un peu mieux l'au delà des possibles...

J'ai donc beaucoup hésité avant de mettre en ligne cette aquarelle de 60 X 40 cm.


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