vendredi 11 décembre 2020

UN CLOWN A OFFRIR

 





Toujours dans le style naïf, je voulais différencier mes sujets et être solidaire de ceux qui ne peuvent plus exercer leur métier à cause du Covid-19. 

Comment les artistes de spectacles survivent-ils alors que les salles de cinémas, de concerts,  de théâtres, les chapiteaux de cirques sont interdits au public?

Ce petit tableau (30 x 31 cm) n'est pas grand chose face à la détresse sociale qu'implique le Covid-19. C'est juste un clin d'œil dessiné et peint spontanément.

Je ne peux m'empêcher de pousser un coup de gueule ! Le gouvernement choisit de sauvegarder Noël avec des réunions de familles réduites et de supprimer le réveillon du 31 décembre. J'ose critiquer ce choix psychologique et politique alors que la contamination virale n'est pas maîtrisée et que la catastrophe sanitaire, économique, sociale et psychologique s'accentue de jour en jour (+ de 60 000 décès enregistrés). 

Personnellement, je suis pour des mesures restrictives les plus fermes imposées à tous dans la clarté. Pas de réunion de famille ou amicale car on y court les plus grands risques ! La vie vaut bien ce sacrifice. (Une seule exception pour les personnes seules en leur donnant la possibilité d'être invitées).

Nous apprenons aussi que la communauté scientifique et médicale met en doute l'efficacité des vaccins annoncés à grands renforts de publicités par les laboratoires et c'est un désastre au niveau de la crédibilité de la communication de donc de l'autorité !

Sans rentrer dans le "Y'a qu'à", actuellement je ne vois qu'une seule solution pour s'en sortir : le confinement le plus large possible en attendant la vaccination de masse.

Il faut l'admettre : les autorités, dont la tâche est redoutablement difficile, naviguent à vue et elles doivent adapter leur cap selon leurs connaissances et des imprévus. Ce n'est donc pas une question de tendance politique ou d'idéologie de droite ou de gauche. N'importe quel gouvernement se doit de répondre avec pragmatisme  et pédagogie à la situation en l'anticipant si possible ; mais, les scientifiques se contredisant sans cesse sur les plateaux de télévision, les politicards avec leurs "y'a qu'à" démagogiques sèment le doute, augmentent l'angoisse et détruisent la confiance et l'autorité. Il y en a marre !

Plusieurs personnes de mon entourage social sont décédées des suites du Covid-19. Personne ne peut dire qu'il n'est pas concerné et personne ne peut nier qu'il ne se sent pas responsable de sa propre vie et de celle des autres. 

Quelque soit notre place dans la société, on se doit de prendre au sérieux les conduites civiques demandées à tous.

Mon clown naïf est comme moi, à contre courent...



jeudi 10 décembre 2020

A PROPOS DE L'ART NAÏF

 Au milieu du XIX° Siècle la peinture de style naïf était méprisée et qualifiée de maladroite puisque pratiquée par des autodidactes.

Ces peintres "du dimanche" n'avait aucune formation académique et traitaient des sujets populaires figuratifs sans perspective ou plutôt avec une mise en scène mentale sans référence avec la distance mais très signifiante comme les représentations du Moyen-Âge. 

Essentiellement imaginaire, le style naïf donne l'impression d'une innocence, d'un dépaysement, d'un regard intérieur à première vue enfantin. Mais en réalité, il n'en n'est rien  puisque l'artiste, la plupart du temps est un adulte, qui traduit ses ressentis "à l'état brut".

Je peins souvent en compagnie de ma très douée petite-fille, Albane,  9 ans. Si nos sujets sont les mêmes (Girafes, poissons, bateaux, paysages, chats, ...) les compositions n'obéissent évidemment pas aux lois de la perspective avec la grandeur des éléments proportionnelle à la distance, à l'atténuation des couleurs pour la profondeur. Nous sommes à égalité sur ce plan. 

Mais ma petite-fille n'a pas le souci de choisir des couleurs en harmonie globale. Elles les choisit un peu par hasard suivant sont "instinct". 

Quant-à moi, je tâtonne beaucoup en cherchant mentalement un équilibre. A chaque coup de pinceau j'imagine le suivant. 

Ma petite-fille ne se prend pas la tête alors que je réfléchis, j'essaie, j'évalue et j'hésite.  

Comparer la peinture naïve d'un adulte à la création spontanée d'un enfant est à mon sens une erreur culturelle, car rien n'est simple chez les grands artistes comme Henri Rousseau (1844-1910); Séraphine de Senlis (1864-1942), André Bauchant (1873-1958), Camille Bomdois (1883-1970), Louis Vivin ( 1861-1936), René Rimbert  (1896-1991), pour ne citer que ceux là.

Henri Rousseau dit le Douanier : "Moi-Même" (1890)

Séraphine de Senlis : "Chambre Claire" 

Dominique Peyronnet

L'art naïf est mentalement complexe, techniquement difficile, esthétiquement soigné, visuellement interpellant, émotionnellement affectif.

Quand je peins naïf, je sens monter en moi toutes les forces ambivalentes de ma personnalité. Je dois alors accepter les contradictions, les instabilités, les violences, les doutes que j'essaie de refouler dans "ma vie sociale" ordinaire. Ce qui compte c'est de les transposer dans une joie de vivre exprimée dans des couleurs vives. Le spectateur ne peut pas deviner que la composition "joyeuse" qu'il voit et reçoit est sous tendue par cette lutte intérieure. Il ne doit percevoir que le plaisir de la vie. 

Voila le sens de ma peinture naïve. 



lundi 7 décembre 2020

SOUS-BOIS EN AUTOMNE

 



Beaucoup de personne aiment les tableaux représentant des sous-bois en automne. Les couleurs chaudes parlent à leur sensibilité. 

Pour dire merci aux soignants qui m'ont sauvé la vie, mes pinceaux ont donc pris comme modèles les sous-bois qui entourent mon village. 

Bien sûr, c'est encore du style naïf : j'oublie mon sujet pour me consacrer uniquement à l'harmonie des couleurs. C'est amusant à peindre sans trop se casser la tête en suivant son improvisation. Je démarre mon tableau sans trop savoir où et comment il sera dans l'étape finale. C'est la part des 25% d'improvisation. Par exemple restructurer mon dessin au trait noir n'était pas prévu, ajouter la couleur vieux-rose est venue spontanément et n'a rien à voir avec la réalité... La peinture naïve n'obéit pas à des conventions mais elle est essentiellement ressentie.

Entre le tableau du bas et celui d'en haut je me suis senti libéré des aprioris.