jeudi 31 décembre 2020

UNE MEILLEURE ANNEE 2021

 


A toutes et tous, que 2021 soit une bonne année,

Avec des risques sanitaires maîtrisés,

Une économie vigoureuse,

Une vie sociale apaisée, 

Une harmonie affective, 

Des activités intéressantes,

et

Une bonne santé...

(Photographie retouchée avec FasStone Image : façon peinture à l'huile)

mardi 29 décembre 2020

Essai en style "Pop'Art"

 


Profitant de cette belle boîte de couleurs offerte à Noël, je me lance dans le style Pop'art. Je vous propose de suivre la progression de cette expérience sur un petit format de 11,5 X 17,5 cm.

La première difficulté de taille c'est d'anticiper en dessinant d'une façon très précise le projet ce qui n'est pas naturel chez moi :



La deuxième étape est délicate car il faut délimiter les zones de couleurs, faire un essai, prendre du recul, ne pas aller trop vite, corriger avant de s'y remette : par exemple les couleurs ne sont pas assez vives et pas assez contrastées.


Troisième étape : 

Avant d'aller plus loin je travaille donc cette première fleur pour la rendre plus vigoureuse, plus lumineuse, plus contrastée pour qu'elle me serve de base pour l'ensemble du dessin :



Ce résultat est obtenu avec "Un Posca Blanc", sorte de feutre à la gouache. Je ne sais pas si je laisserai les pointillés blancs ? 

Quand je finaliserai l'ensemble du dessin, il sera temps de décider.

Ce qui se révèle difficile pour l'apprenti, c'est de colorier au crayon et à l'aquarelle car les effets sont difficiles à prévoir ; mais j'aime bien les incertitudes, les doutes, les remises en causes... Et là je suis servi... Merci Johanna et Paul-Arthur !

Quatrième étape : 


La mise en couleur globale avec les crayons-aquarelles à sec permet d'envisager rendre les couleurs beaucoup plus lumineuses en mouillant avec un petit pinceau chaque partie cloisonnée. 

Cinquième étape :


ETAPE FINALE

Il faut, à la lumière naturelle du jour, finaliser en estompant les points blancs.
Cloisonner les couleurs permet de mieux structurer l'ensemble et correspond aussi à mon style.
En fin de compte un petit format comme celui-ci demande beaucoup de travail et c'est compliqué de le rendre décoratif et harmonieux. Il faudrait que je recommence avec la même méthode et en me méfiant de la gouache blanche...
 


Toujours pour essayer la boîte de couleur, j'avais dessiné en préambule des anémones. Ce n'était pas bon. Il fallait tout reprendre pour sauver les fleurs et voila ce que ça donne au final en cloisonnant le dessin et revivant les couleurs.

En comparant les deux réalisations, j'ai dominé l'une et l'autre m'a imposé son aspect car je n'avais pas de marge de manœuvre. Mais seul le résultat compte...




lundi 28 décembre 2020

Boîte de Crayons

 Paul-Arhur, mon petit-fils, avec sa fiancée Johanna, deux étudiants-chercheurs en biologie de hauts niveaux, m'ont offert une superbe boîte de crayons de couleurs (aquarelles et traditionnelles) pour Noël. 



Si je suis à l'aise avec des crayons aquarelles, il faut que j'apprenne à maîtriser les crayons traditionnels en m'entraînant et en remettant à plat ma technique picturale : c'est écrit sur la boîte "Pour artistes en herbe". 

Hé bien, c'est le cas car quand je regarde le résultat de mon premier essai, j'ai tout à réapprendre !


"Au boulot ! mon vieux et surtout tire des leçons de ton ignorance !"

Alors comme Johanna aime les fleurs, je lui propose, si elle lui plait, une aquarelle de format 40 X 50 cm encadrée, que j'avais réalisée devant le public de l'exposition de Fontaine-le-Bourg  :



mercredi 23 décembre 2020

DEUX GIRAFES ET UNE CRECHE EN CARTON

 

GIRAFE ET SON PETIT




Toujours dans le même registre, je viens de réaliser une composition à l'acrylique sur du contreplaqué épais représentant une girafe et son petit. 

Pourquoi continuer dans la manière naïve ? 

Tout simplement parce que les couleurs sont vives et décoratives. Je n'ai pas de message symbolique à faire passer dans ce genre de peinture. C'est le plaisir de trouver une harmonie avec des couleurs brutes de tubes. Je ne mélange que très peu des couleurs entre elles et je travaille en directe sur le support. J'attends que la couleur primitive sèche avant d'en rajouter une autre en essayant l'effet de la transparence. Ignorant comment les autres peintres maîtrisent l'acrylique, j'essaie d'une façon empirique obtenir des résultats satisfaisants sur le plan pictural.

Aucun rapport avec un modèle, cette composition est complètement imaginaire sauf pour la contrainte de dessiner des girafes car il faut rester dans le figuratif puisque cette réalisation sera offerte soit à un couple d'amis, soit à un gagnant du concours de photos que le club Mini-Flotte 76710 organise.

Une telle composition peut aller dans une chambre d'enfant, une pièce avec des meubles contemporains, une entrée. C'est évident qu'elle se marierait mal avec des meubles anciens.

Le genre animalier plait et peindre en naïf en m'inspirant des couleurs du pop'art ne me déplait pas ... C'est amusant.

UNE CRECHE EN CARTON


Ma belle-fille m'a demandé de réaliser une crèche en carton brut. Son désir est lié à resituer le symbolisme de Noël dans l'éducation de mes deux petites-filles.

En effet, il y a plus de 2000 ans naissait dans une humble étable  Jésus. C'est sur du fumier qu'il vit le jour. Il est né sur un tas de merde ! Ses premiers visiteurs furent les paumés de la conjonctures de l'époque : les bergers étaient les moins que rien en bas de l'échelle sociale.

Nous vivons paradoxalement dans une société d'hyperconsommation sans âme, perdant peu à peu les repères de notre civilisation et que ma belle-fille redonne du sens à la clé de nos valeurs philosophiques à travers l'histoire de la Nativité, dans la plus misérable bâtisse de Bethléem, me semble pédagogiquement fondamental.

De ce fumier est sortie toutes les notions d'humanisme, de liberté, d'engagement et de responsabilité. De cette pauvreté absolue, la fraternité est devenue ce qui nous relie les uns aux autres. De cet abris précaire, l'esprit de tolérance a immergé.

Ma belle-fille m'a donc demandé beaucoup plus de ce qu'elle imaginait... Mes petites-filles résisteront elles à l'envie de peindre cette crèche . Rien n'est moins sûr.

vendredi 18 décembre 2020

QUELS SONT MES TABLEAUX DISPONIBLES ?

En vue du Concours de Photos du Club Mini-Flotte 76710, je réserve au gagnant désigné par les deux organisateurs un de ces tableaux au choix. 

Ces compositions ou études sont réalisées soit à l'aquarelle sur papier, soit à l'acrylique sur bois.

AQUARELLES :

 
2 Aquarelles en style naïf : Armada de Rouen


Aquarelle : 3 poissons



Aquarelle : Etude de cavaliers Afghans




Aquarelle : étude : Jeune femme sur le lac Rodolphe


Aquarelle : Victor HUGO


Pastel : concept du clown


COMMANDES

Ils est possible de me commander des réalisations avec un délai d'un mois.



J'aime bien aussi l'abstrait dont le sens demeure mystérieux.

Je peux aussi travailler à partir d'un concept ressenti comme la musique :





mercredi 16 décembre 2020

AUGUSTE, CLOWN GROTESQUE

 


La peinture de mon clown est terminée et j'ai livré la progression de son élaboration. 

C'est un clin d'œil pour rire des aléas de la vie malgré ses drames, ses épreuves, ses échecs. 

Traditionnellement "l'Auguste" partage la scène avec le "Clown Blanc" dont l'ancêtre est le célèbre "Pierrot" de la commedia dell' arte.

Auguste est un farceur qui rate tout en se ridiculisant face à son partenaire autoritaire et sérieux.

Parfois, impuissant, fautif, instable, absurde je m'identifie à l'horripilant et désespérant Auguste du cirque et quand j'animais autrefois un spectacle caritatif je me déguisais toujours en clown grotesque car tout m'était permis : le passage à l'acte fait partie de la psychologie du clown mais aussi de la mienne car je tombe et meurt symboliquement souvent mais je me relève aussi toujours, tout comme Auguste.

"Souvenirs-souvenirs..."

Si j'ai voulu peindre un Auguste facétieux, je peux maintenant le peindre triste, interrogatif, songeur, recherchant vainement un sens existentiel. Là aussi je pourrais m'identifier à la psychologie de l'intermittent du spectacle.



Enfant, j'ai eu la chance de rencontrer Achille Zavatta qui faisait construire un voilier traditionnel en bois habitable dans un chantier naval près de Rouen. 

Mon père, un fin navigateur, était ami avec le maître charpentier. J'ai donc pu assister au baptême de ce superbe bateau. 

Achille Zavatta n'avait rien de l'image du rustre, benêt, idiot, gaffeur, lourdaud ridicule qu'il incarnait dans le cirque qu'il dirigeait d'une main de maître en homme d'affaires avisé. 

Beaucoup plus tard à Caen, où il avait planté son chapiteau, je l'ai vu mettre une râclée magistrale à son ingénieur du son après le spectacle car celui-ci avait mal réglé les micros. 


Zavatta était un des grands clowns de l'époque et quand naïvement je lui avais posé une question sur son métier, il m'avait gentiment et sérieusement répondu : "Il faut une vie pour l'apprendre de père en fils et c'est très difficile de faire rire des gens qui viennent pour ça. C'est plus facile de faire de la voile."

Entre-nous, je n'ai jamais su quand et où il pouvait trouver le temps de naviguer ?

CONCEPT :

A partir de l'idée d'un clown, en 2001, je m'étais amusé de dessiner au pastel l'évocation de l'Auguste. 

Ma démarche n'avait pas été comprise, ni appréciée, et pourtant j'avais beaucoup intériorisé le concept : être incompris, rejeté, méprisé fait partie du risque artistique.

Mais attention ! Pas de survalorisation prétentieuse dans mon expression picturale ! 

Je sais que je ne suis qu'un amateur dans la matière, situé entre l'autodidacte et l'artiste créateur... Je m'exprime à partir d'acquis sans apporter quelque chose de très personnelle dans mes réalisations. Les peintres autodidactes dits naïfs peignaient parfois à partir de cartes postales. Je parts plutôt d'œuvres réalisées par d'autres artistes.



PERSPECTIVES :

A Noël, ma fille et mon épouse m'offriront de nouveaux tubes d'acrylique et  je pourrais continuer mes recherches picturales car je suis bloqué en manquant de couleurs après ce clown. J'ai envie de travailler sur le duo du clown blanc associé à l'Auguste. Mais je sais aussi que les gens sont sensibles au  genre animalier comme par exemple les girafes. A suivre donc ...



Peinture du clown

 

La mise en couleur est structurée par le chapeau, le visage et le nœud papillon. Mon souci est de mettre en valeur les mains dont j'ai corrigé le dessin. Il faut que j'évite le risque de la mièvrerie pouvant affecter un clown souriant. Le mouvement des mains invite à l'échange humoristique avec le public.


Le numéro d'un clown n'est jamais neutre. Au sourire, il faut que je renvoie le spectateur à la violence dont il est porteur. D'où le choix de couleurs très provocatrices.


Les mains se détachent de la composition et sont accompagnées par la bouche qui parle sur un fond de maquillage blanc.

Voila la progression technique en corrélation avec l'intention que je veux faire passer. La deuxième phase est achevée.

Le travail final va se centrer sur l'habit avec de la peinture dorée, les mains pour leur donner du relief.
Mais cela demande de la réflexion et j'ai donc besoin d'une pause pour prendre du recul.

Ce clown complète ma palette naïve et je m'amuse bien car je me surprends moi-même. (à suivre)

mardi 15 décembre 2020

Changement de méthode

 Continuer dans une série de clowns m'intéresse à condition de progresser techniquement.

Pour cela une méthode plus rigoureuse s'impose avec :

  • une source d'inspiration réelle sur Internet
  • un dessin préparatoire précis mais personnalisé
  • une mise en couleur plus élaborée

C'est ce que je commence avec ce clown :




D'abord dessiné sur du papier calque, reporté sur une planche de contre plaqué peinte à l'acrylique, redessiné au feutre permanent, les traces de crayon sont le plus possible effacées. (Dessiner l'ébauche sur du papier calque permet de la corriger au fur et à mesure de son avancée).

Cette phase préparatoire demande déjà une journée de travail. Tout doit être sous contrôle. Je peux déjà savoir où la peinture me permettra quelques ajustements ou corrections.
Si l'image finale peut paraître naïve, la réalisation n'est plus dans le registre spontané. C'est une autre facette du style des artistes autodidactes que j'explore. Par exemple la façon de dessiner de Henri Rousseau dit "le Douanier" est très précise et n'a rien d'enfantine.

MON CLOWN : une option et un risque

Il est plus facile de dessiner le portrait d'un clown triste et c'est généralement ce que les artistes choisissent car le méditatif renvoie à l'interpellation sur le sens de la vie.

Un clown joyeux court le risque du non sens, de l'ordinaire qui ne suscite aucune interrogation.
Pour ce tableau, j'ai essayé de combattre cette banalisation avec les mains qui invitent au dialogue. Le "gestuel" prime en donnant une clef interprétative car ce clown s'adresse à nous.

UNE FONCTION SYMBOLIQUE : un exutoire populaire

J'ai donc recherché d'illustrer sa fonction symbolique en me souvenant que j'en avais eu très peur quand ma marraine m'avait emmené au cirque croyant me faire un beau cadeau d'anniversaire. Cette peur enfantine venait de loin.

Pitre comique au visage camouflé sous un maquillage outrancier, le clown tient en effet une place symbolique, amusante ou terrifiante, dans l'imaginaire populaire. Il est le bouffon du peuple, l'impertinent qui peut tout se permettre ou tout dire à condition de faire rire.

Poète, mime, musicien, acrobate, le clown est un personnage fondamentalement déséquilibré socialement qui se relève toujours de ses chutes absurdes (de ses morts) par la dérision.
 
Au désordre délirant qu'il sème, sa gravité intérieure révèle aussi notre peur de l'inconnu. C'est tout cette "médiation" sociale que j'aimerais rendre dans ce tableau.
Pour rappel, les clowns à l'hôpital jouent un rôle thérapeutique de plus en plus reconnu. Ils sont intégrés aux équipes soignantes, participent aux réunions de soutien psychologique. 
"A l'hôpital, le clown est un exutoire à la pression du lieu. En jouant le rôle de perturbateur, sa présence n'efface pas la douleur des enfants malades mais la tient à distance. Véritable catalyseur, le clown permet à l'enfant de maîtriser l'angoisse de l'hospitalisation."

LA REALISATION : une technique au service de l'expression

Je vous propose de suivre cette semaine les étapes suivantes de cette acrylique  de 51 x 34,3 cm. 

Tout d'abord, je dois corriger le dessin des mains car se sont elles qui déterminent la compréhension symbolique du rôle de ce clown.

Ensuite, la première question est de choisir de commencer par le fond ou la mise en couleur du personnage ?



vendredi 11 décembre 2020

UN CLOWN A OFFRIR

 





Toujours dans le style naïf, je voulais différencier mes sujets et être solidaire de ceux qui ne peuvent plus exercer leur métier à cause du Covid-19. 

Comment les artistes de spectacles survivent-ils alors que les salles de cinémas, de concerts,  de théâtres, les chapiteaux de cirques sont interdits au public?

Ce petit tableau (30 x 31 cm) n'est pas grand chose face à la détresse sociale qu'implique le Covid-19. C'est juste un clin d'œil dessiné et peint spontanément.

Je ne peux m'empêcher de pousser un coup de gueule ! Le gouvernement choisit de sauvegarder Noël avec des réunions de familles réduites et de supprimer le réveillon du 31 décembre. J'ose critiquer ce choix psychologique et politique alors que la contamination virale n'est pas maîtrisée et que la catastrophe sanitaire, économique, sociale et psychologique s'accentue de jour en jour (+ de 60 000 décès enregistrés). 

Personnellement, je suis pour des mesures restrictives les plus fermes imposées à tous dans la clarté. Pas de réunion de famille ou amicale car on y court les plus grands risques ! La vie vaut bien ce sacrifice. (Une seule exception pour les personnes seules en leur donnant la possibilité d'être invitées).

Nous apprenons aussi que la communauté scientifique et médicale met en doute l'efficacité des vaccins annoncés à grands renforts de publicités par les laboratoires et c'est un désastre au niveau de la crédibilité de la communication de donc de l'autorité !

Sans rentrer dans le "Y'a qu'à", actuellement je ne vois qu'une seule solution pour s'en sortir : le confinement le plus large possible en attendant la vaccination de masse.

Il faut l'admettre : les autorités, dont la tâche est redoutablement difficile, naviguent à vue et elles doivent adapter leur cap selon leurs connaissances et des imprévus. Ce n'est donc pas une question de tendance politique ou d'idéologie de droite ou de gauche. N'importe quel gouvernement se doit de répondre avec pragmatisme  et pédagogie à la situation en l'anticipant si possible ; mais, les scientifiques se contredisant sans cesse sur les plateaux de télévision, les politicards avec leurs "y'a qu'à" démagogiques sèment le doute, augmentent l'angoisse et détruisent la confiance et l'autorité. Il y en a marre !

Plusieurs personnes de mon entourage social sont décédées des suites du Covid-19. Personne ne peut dire qu'il n'est pas concerné et personne ne peut nier qu'il ne se sent pas responsable de sa propre vie et de celle des autres. 

Quelque soit notre place dans la société, on se doit de prendre au sérieux les conduites civiques demandées à tous.

Mon clown naïf est comme moi, à contre courent...



jeudi 10 décembre 2020

A PROPOS DE L'ART NAÏF

 Au milieu du XIX° Siècle la peinture de style naïf était méprisée et qualifiée de maladroite puisque pratiquée par des autodidactes.

Ces peintres "du dimanche" n'avait aucune formation académique et traitaient des sujets populaires figuratifs sans perspective ou plutôt avec une mise en scène mentale sans référence avec la distance mais très signifiante comme les représentations du Moyen-Âge. 

Essentiellement imaginaire, le style naïf donne l'impression d'une innocence, d'un dépaysement, d'un regard intérieur à première vue enfantin. Mais en réalité, il n'en n'est rien  puisque l'artiste, la plupart du temps est un adulte, qui traduit ses ressentis "à l'état brut".

Je peins souvent en compagnie de ma très douée petite-fille, Albane,  9 ans. Si nos sujets sont les mêmes (Girafes, poissons, bateaux, paysages, chats, ...) les compositions n'obéissent évidemment pas aux lois de la perspective avec la grandeur des éléments proportionnelle à la distance, à l'atténuation des couleurs pour la profondeur. Nous sommes à égalité sur ce plan. 

Mais ma petite-fille n'a pas le souci de choisir des couleurs en harmonie globale. Elles les choisit un peu par hasard suivant sont "instinct". 

Quant-à moi, je tâtonne beaucoup en cherchant mentalement un équilibre. A chaque coup de pinceau j'imagine le suivant. 

Ma petite-fille ne se prend pas la tête alors que je réfléchis, j'essaie, j'évalue et j'hésite.  

Comparer la peinture naïve d'un adulte à la création spontanée d'un enfant est à mon sens une erreur culturelle, car rien n'est simple chez les grands artistes comme Henri Rousseau (1844-1910); Séraphine de Senlis (1864-1942), André Bauchant (1873-1958), Camille Bomdois (1883-1970), Louis Vivin ( 1861-1936), René Rimbert  (1896-1991), pour ne citer que ceux là.

Henri Rousseau dit le Douanier : "Moi-Même" (1890)

Séraphine de Senlis : "Chambre Claire" 

Dominique Peyronnet

L'art naïf est mentalement complexe, techniquement difficile, esthétiquement soigné, visuellement interpellant, émotionnellement affectif.

Quand je peins naïf, je sens monter en moi toutes les forces ambivalentes de ma personnalité. Je dois alors accepter les contradictions, les instabilités, les violences, les doutes que j'essaie de refouler dans "ma vie sociale" ordinaire. Ce qui compte c'est de les transposer dans une joie de vivre exprimée dans des couleurs vives. Le spectateur ne peut pas deviner que la composition "joyeuse" qu'il voit et reçoit est sous tendue par cette lutte intérieure. Il ne doit percevoir que le plaisir de la vie. 

Voila le sens de ma peinture naïve. 



lundi 7 décembre 2020

SOUS-BOIS EN AUTOMNE

 



Beaucoup de personne aiment les tableaux représentant des sous-bois en automne. Les couleurs chaudes parlent à leur sensibilité. 

Pour dire merci aux soignants qui m'ont sauvé la vie, mes pinceaux ont donc pris comme modèles les sous-bois qui entourent mon village. 

Bien sûr, c'est encore du style naïf : j'oublie mon sujet pour me consacrer uniquement à l'harmonie des couleurs. C'est amusant à peindre sans trop se casser la tête en suivant son improvisation. Je démarre mon tableau sans trop savoir où et comment il sera dans l'étape finale. C'est la part des 25% d'improvisation. Par exemple restructurer mon dessin au trait noir n'était pas prévu, ajouter la couleur vieux-rose est venue spontanément et n'a rien à voir avec la réalité... La peinture naïve n'obéit pas à des conventions mais elle est essentiellement ressentie.

Entre le tableau du bas et celui d'en haut je me suis senti libéré des aprioris.





dimanche 29 novembre 2020

Bilan de ART et TOILES

 


2020 : une année amère et noire pour 6 artistes du groupement de Bosc-Guérard-Saint-Adrien 

-Annie-

-Catherine-

 
-Corinne : trésorière-


-Evelyne : Présidente-

-Jacques-

-Jean Louis : secrétaire-

Ce groupement associatif de 6 artistes amateurs ( Annie, Catherine, Corinne, Evelyne, Jacques et Jean Louis) se retrouvant le jeudi après-midi dans une salle communale n’a pas échappé aux aléas de la pandémie virale.



D’octobre 2019 à mars et de septembre à octobre 2020 ces peintres se sont exprimés sur des thèmes choisis ensemble mais chacun avec sa technique personnelle : huile, pastel, acrylique ou crayon.

Leurs œuvres recouvraient donc cette liberté de l’expression picturale dans la richesse de styles très différents au service de leur sensibilité :  

1. Le phare breton réalisé par Annie est une peinture classique à l’huile, terminé en atelier, précédé d'une solide expérience de la création en plein air car elle a appartenue à un groupe de peintres de très haut niveau qui plantaient leur chevalet dans la nature comme les "impressionnistes du XIX° siècle. Annie possède donc cette subtile vision poétique qui transparait dans ses tableaux bien structurés. Toute sa sensibilité devient mystérieusement ressentie dans son art accompli. Le paysage est sublimé et c'est la vocation de l'art qui s'exprime avec simplicité et savoir-faire.

2. Le nature morte des cerises réalisée par Corinne est un pastel dont ressort toute la dextérité acquise auprès de maîtres pastellistes de renom. A la rigueur du dessin exécuté sur le vif répond une qualité de la lumière et des ombres contrôlée. C'est un dessin de caractère mais aussi une évasion. Le pastel est une technique qui demande une grande expérience et une constante recherche.

3. Le bouquet de fleurs réalisé par Evelyne est une peinture à l’huile fait sur le vif, c'est-à-dire d'après nature avec un modèle éphémère. Là aussi l’expérience acquise aux cours du soir des Beaux Arts se traduit par la maîtrise de la mise en page et de la lumière se reflétant dans les couleurs. On y ressent sa sensibilité féminine au service de son art.

4. Les fleurs de Jacques sont dessinées et coloriées aux crayons de couleurs. Cet autodidacte montre de réelles dispositions à exploiter au sein d’un groupe d’artistes. Peut-être la piste du style naïf lui correspondrait-elle mieux ? Il faudrait qu'il essaie !

5. Le tableau réalisé à l’acrylique par Jean Louis, lui aussi issu des cours du soir de l'école des Beaux Arts, relève de la tradition naïve. Le spectateur est invité à inventer sa propre histoire. Elève d'un aquarelliste classique figuratif de haut niveau, il réserve l'aquarelle à l'étude pour "apprendre" et utilise l'acrylique plutôt pour ses commandes de grands format comme les 2 illustrations de la crèche exposées pendant les fêtes de fin d'année sur le parvis de l'église de Montville depuis 2005 (250 X 122 cm) ou les compositions faites pour offrir. Il aime peindre vite et aborde différentes techniques avec plaisir. Pour lui peu importe le sujet traité, c'est l'harmonie seule de son tableau qui compte. 

6. La nature morte à l'huile de Catherine est une interprétation d'un plat de poissons qui servait de modèle au groupe. Interpréter veut dire transposer sa vision sur la toile et on sent donc que Catherine fut formée dans une école des Beaux Arts et que sa technique lui permet de jouer librement avec les contrastes. Elle exprime donc un monde intérieur très personnel en mettant le modèle à distance pour en restituer un ressenti qui ne peut nous laisser indifférents.


-Penture à l'huile réalisée par Annie-


-Composition au pastel réalisée par Corinne-



-Peinture à l'huile réalisée par Evelyne-



-Coloriage réalisé par Jacques-



-Acrylique réalisée par Jean Louis-

-Huile de Catherine(

Mais dès les confinements déclarés, comme toutes les autres associations, chaque artiste fut renvoyé à lui-même et dut peindre chez lui, dans son atelier.

Ce confinement social, s’il protégea efficacement contre le Covid-19, fut vécu différemment :

· Les personnes seules ont souffert moralement de l’isolement complet, pour les couples ce fut une occasion d’un face-à-face riche d’échanges, de souvenirs et de tendresse mais pour certains, ce fut une pénible épreuve car les cicatrices du passé devinrent plus sensibles.

· Pour d’autres, engagés pleinement dans le combat d’accompagnements médicaux, ce fut professionnellement particulièrement intense. Profitons en pour remercier tous les acteurs de la santé publique car ils se sont révélés remarquables durant cette crise.

· Enfin, comme tous ceux qui pratiquent un hobby, les artistes de l'atelier "Art et Toiles" mirent à profit « ce temps libre imposé » pour mettre le pied sur l’accélérateur et produire des œuvres d’art sans le souci de leurs occupations habituelles.

· C’est en effet, un immense privilège que d’être passionné par un mode d’expression et de pouvoir l’exercer chez soi malgré l’isolement.

L’association avait des projets ambitieux comme celui d’une exposition au mois de mai avec un artiste, André Le Noir, invité d’honneur prestigieux, et aussi avec les enfants de l’école Françoise Dolto.

Un investissement total de la commune dans ce projet permettait à cet événement d’être un des points forts de la vie locale. La pandémie en a décidé autrement. Mais espérons que c’est une partie remise et nous remercions donc la municipalité de s’engager à nos côtés ; sans elle nous ne pourrions rien.

Cette année noire pour tous les européens sur le plan social, économique et psychologique fait comprendre qu’il y a un « Avant » et un « Après » Covid-19 :

· La société devra changer ses habitudes conventionnelles dans ses modes d’échanges sociaux.

· Elle devra faire face au risque viral saisonnier pour se défendre avec des protocoles sanitaires adaptés.

· Sur le plan éducatif, l’apprentissage des conduites de protection collective et individuelle devra être effectif dès l'enfance.

Bien sûr, la vie associative évoluera en tenant compte de toutes ces nouvelles exigences et l’Association « Art et Toiles de Bosc-Guérard-Saint-Adrien » n’a pas attendu pour concevoir et mettre en place un « protocole sanitaire » pour lutter contre le risque viral.

Ce protocole, imposé par les arrêtés préfectoraux, va sans doute évoluer selon les mesures face aux risques futurs.



Le groupe des artistes locaux est prêt à s’adapter et d’appliquer toutes les décisions légales.

La peinture est une des facettes de la vie culturelle locale et malgré l’épreuve du Covid-19, elle reste bien vivante dans la tradition de notre patrimoine normand.

Contact avec l'Association ART-ET-TOILES :

Présidente : Evelyne Lebris : evelyne.lebris@free.fr