PASTELS - AUTRES TECHNIQUES

MES POISSONS A L'ACRYLIQUE

Ces deux acryliques sur le thème des poissons est ce que j'appelle "ma peinture de défoulement". 

Elles ont été réalisées suite à un trop plein de pression, lorsque je peignais difficilement un portrait d'un vieux marin et une marine sur l'Hermione qui me donnaient beaucoup de mal.

Et puis après 14 jours d'un travail administratifs intense, je me suis défoulé pour faire baisser la pression en réalisant une deuxième acrylique décorative et en style naïf.

La peinture dite naïve n'est pas péjorative. C'est un genre qui demande de la spontanéité émotionnelle et un sens de la composition décorative. Pour moi, c'est aussi témoigner de la joie de vivre.

En fin de compte, toute personnalité est très complexe, faite de contradictions, d'ambivalences, de pulsions profondes qu'il faut canaliser. 

Ma peinture très disparate, un peu touche à tout, n'est que le reflet de ce mystère que je ne cherche pas à percer. Je ne suis que ce que je suis, conscient d'une grande vulnérabilité mais bigrement heureux d'aimer et d'être aimé. J'aime la vie, son centre vital est mon entourage familial et social et j'ai l'immense privilège de ne jamais m'ennuyer, même quand le corps me joue des tours très désagréables.

COQS SOUS TOUTES LES COUTURES

Ayant récupéré un coq de jardin lors du décès d'une belle-sœur il y a 19 ans, nous avions du mal à le supporter car cette céramique industrielle était peinte avec des couleurs criardes de très mauvais goût. Avec la pluie, la neige, le soleil la peinture s'écailla, se délava et je décidais donc de repeindre d'une façon très simple et rapide à l'acrylique.
Ce n'est pas devenu un chef d'oeuvre mais mon épouse se raccommoda avec le coq de sa sœur aînée et il ne me déplaît plus.

Je l'ai d'abord totalement repeint en blanc puis j'ai passé sur le plumage de légères couleurs dorée et argentée. J'en ai gardé le coté style populaire.
J'ai oublié de prendre une photo du coq dans son état d'origine, c'est un acte manqué qui en dit long sur sa laideur d'autrefois.
Ce fut une récupération ou un détournement d'un objet industriel pour en faire une statuette originale passe partout.







Heureusement, deux autres coqs proviennent de la belle collection d'Huguette; un coq traditionnel du Portugal, et une céramique artistique de haute qualité. L'une est exposée dans notre véranda et l'autre dans notre salon.



-Céramique populaire venant du Portugal que l'on trouve chez tous les marchands de souvenirs : ce n'est pas laid-



-Une belle pièce de céramique artistique contemporaine-
-Jolie poule en céramique réalisée par Richard Buchy avec lequel j'ai participé au salon de Fontaine-le-Bourg-

Picasso m'a toujours inspiré et cette aquarelle fut réalisée en 2011, avant que je devienne un des élève d'André Le Noir. Christophe, mon frère, et son épouse, Isabelle,l'acceptèrent comme cadeau.


-Une de mes aquarelles inspirée de Picasso-

En 1986, j'étais responsable d'un atelier de réinsertion dans le monde du travail qui produisait des objets en bois. J'avais dessiné ce coq pour fabriquer des puzzles en séries. Il eut un certain succès auprès du public.


-Puzzle en bois peint-
Quand je pris ma retraite en 2002, une entreprise de zinguerie pour laquelle mon atelier d'éducation gestuelle fournissait un travail de sous-traitance, m'offrit gentiment un superbe coq de clocher en cuivre martelé fait à la main. Cette superbe girouette n'a pas été mise au faite de ma toiture, mais bien en valeur dans notre salle de séjour où elle suscite la curiosité de nos invités.


-Coq de clocher en cuivre martelé à la main et pied tourné réaliser
en 2002 à Saint-Léger-du-Bourg-Denis-.




Enfin, en Allemagne à Haiger, dans le pays d'Hesse et un bourg jumelé avec Montville, un artisan verrier réalisa devant nous ce joli petit coq de 5 cm. Le souffleur de verre composa certainement un modèle qu'il reproduit sur commande. Ce savoir faire rejoint l'art populaire qui fait partie de notre patrimoine culturel et que j'aime.

-Coq en verre provenant d'Allemagne-

Le coq gaulois est symboliquement l'emblème de toutes les équipes de France sportives. Il est la girouette tournant au gré du vent sur tous les clochers des églises catholiques de notre pays. Il trône souvent en haut des monuments aux morts pour la patrie. Sa vaillance, son hardiesse, sa témérité sont les valeurs que l'on prête à celui qui chante au levé du soleil et les gaulois s'identifient volontiers à ce volatile de nos basses-cours car eux aussi aiment bien défendre leurs idées en se chamaillant dans un pays de la libre pensée. (26 août 2020) 




UNE RUPTURE ?








Ce nu dessiné le 13 septembre 2018 dans l'atelier d'André Le Noir, mon mentor, est l'expression de mon désir de rompre avec la reproduction d'une réalité qui ne me passionne pas pour chercher l'expression d'un ressenti avant tout. Heureusement, mon mentor accepte avec bienveillance et un petit sourire qui en dit long de m'accompagner dans cette rupture qui profite de tous les acquis qu'il me fit faire. (14 septembre 2018)
Ce nu a trouvé preneur à Henouvelle, en Seine-Maritime.



LA GRAVURE

Ou les reflets de la lumière

En juin 2018, j'ai travaillé comme un damné sur la préparation de l'exposition de CRITOT des 7 et 8 juillet. Dix portraits, à partir des croquis de Modigliani et deux pieds de lampes furent gravés sur de l'aluminium plastifié. J'aime particulièrement cette technique car les reflets de la lumière magnifient les traits, la gravure donne des volumes et les effets changent au fil des heures.




Ensemble de mon travail sur les reflets de la lumière présenté lors de l'exposition de CRITOT des 7 et 8 juillet 2018


Une collection intime :

Avec Annick, mon épouse, nous avons 75 tableaux qui nous entourent dans notre maison dont 40 sont d'autres artistes. Ils sont devenus une partie de nous-mêmes car nous-nous sentons bien au milieu d'eux. Bien sûr, dans le salon et la salle à manger ce sont les oeuvres des autres peintres qui sont à l'honneur car ils sont bien meilleurs que moi. Souvent mon premier acte du matin est d'en faire le tour avec jubilation car ils me permettent de m'évader de l'ordinaire quotidien. Mais il faut aussi dire qu'ils vivent leur propre vie de part notre contemplation émerveillée. Je regarde aussi d'un oeil plus critique et plus rapide ma propre production. Parfois je l'assume avec plaisir mais souvent aussi je déclasse quelques tableaux dont je ne suis pas satisfait pour les remplacer par des réalisations plus récentes. Cette collection privée est très intime et c'est la valse des tableaux qui restent rarement longtemps à la même place. Cela permet de renouveler notre regard...

ACRYLIQUE



De temps en temps l'acrylique me permet de peindre des compositions en style naïf tel ce village des Balkans inspiré par la peintre Youglosave : Zuzana Chalupovà. Ce n'est pas simple de peindre sans nuance, sans ombre, sans volume. Je n'ai copié que le dessin de chaque personnage que j'ai redisposé sur ma toile de telle façon qu'il soit en vis-à-vis avec un autre. Les couleurs n'ont rien à voir avec l'artiste Youglosave. La couleur de l'herbe me donna bien du souci. Le vert est redoutable pour un peintre et il a aussi fallu que chaque couleur se renvoie à une autre d'une façon harmonieuse. Ce tableau a trouvé preneur à Saint-Jean-du-Cardonnay en Seine-Maritime.

LA MUSIQUE :


Ce pastel semble au premier coup d'oeil abstrait et pourtant il ne l'est pas du tout ! 
En effet je l'ai réalisé alors que l'orchestre de mon fils jouait dans notre sous-sol. C'est en fait un dessin conceptuel fait au rythme de la musique. La traduction des sonorités est devenue un ressenti visuel et j'avoue tout simplement être assez fier d'avoir traduit cette émotion et je considère donc que c'est un de mes meilleurs dessins.

Le Pastel, le Fusain, la Sanguine, le Crayon, le Feutre, la Gouache, l'Huile :  d'autres regards et d'autres façons de s'exprimer...

La liberté du choix des supports (papier, toile ou bois), de la technique picturale (huile, acrylique, gouache, sanguine, pastel, crayon, fusain ou feutre) laisse un vaste champ de création au dessinateur selon son inspiration ou tout simplement du matériel qu'il a sous la main. L'important pour moi, c'est de m'amuser au présent et c'est aussi que mes amis et ma famille jettent un coup d'oeil sur mes dessins... Je nie pas que Narcisse se reflète dans le miroir de l'âme artistique mais j'essaie d'échapper à l'indignation de Némésis en ne me surestimant pas : je ne suis qu'un peintre amateur, bien content de l'être tout de même...

Donc je suis bien conscient que c'est une immense chance de pouvoir s'exprimer par l'écriture et la peinture ; mais c'est en toute lucidité que je reconnais les limites des dons qui me furent donnés d'exploiter par mes parents, mon éducation et mes activités.

Ce n'est pas de la fausse modestie, ce n'est que l'humilité nécessaire et lucide quand on s'aventure  dans le genre artistique. 

Pile et face !
Rouen : pastel sec- (encadré 30 X40 cm) 
Rouen d'après "Rouen images et écrits"
Photo de Rougelin
Il ne faut surtout pas croire que les artistes s'expriment à partir de rien. Ils ont appris, ils ont copié, ils se sont appropriés beaucoup de ce que leurs prédécesseurs ont découvert.

Je parts donc d'un document, mais très rapidement je l'oublie et je trouve le moment d'appropriation de ma propre réalisation absolument jubilatoire car c'est celui de l'expression personnelle. Le dessinateur que je suis s'inspire souvent des peintures ou des photographies que j'aime. Cette vue de Rouen exécutée au pastel sec en est un des exemples. Je sais très bien que je ne suis pas un grand peintre, un bon dessinateur et que prétendre à quelque renommée que ce soit serait de la vacuité ridicule. Non ! il s'agit pour moi de prendre du plaisir. Tant pis si ma production intéresse peu de monde, tant mieux si quelques amis ou proches aiment accrocher sur un mur de leur maison une de mes réalisations. Tout est relatif...

Chouette : gouache et pastel gras (30X40 ) : 
collection personnelle 
Cette Chouette, réalisé en 1972, est le pendant de la vue de Rouen au pastel. J'ai réalisé ce petit format à la gouache, au pastel gras devant mes élèves handicapés mentaux. Pas de modèle, mais juste de la spontanéité non réfléchie en demandant aux jeunes de changer de couleur de temps en temps en m'imitant. Le but était qu'ils éprouvent la fierté d'avoir réussit quelque chose de beau. Donc, si l'expression artistique permet cette liberté, cet imprévu, cet instantané, est bien l'héritière, pile et face, d'une tradition stimulant l'imagination et la création.


Le nu

Sanguine et nu au feutre (2012) : collection particulière
nu d'après modèle : cours d'André Le Noir
La femme est au centre de ma motivation primaire pour le dessin et la peinture. L'éducation reçue de mes parents fut classiquement celle de la bourgeoisie bien pensante d'après guerre. Catholique, légèrement puritaine, avec un curieux mélange de conservatisme et de liberté. Mais, il y avait un tabou inabordable : la sexualité.

Mes parents se faisaient vouvoyer par leurs enfants mais les nièces et neveux les tutoyaient ! Cette mise à distance permettait tout en restant poli de s'opposer parfois aux parents assez durement sans jamais que la corde familiale rompe. Je me souviens d'avoir dit à mon père : "vous m'emmerdez !" sans qu'il s'en trouve fâché. 

Par contre, toute pulsion sensuelle ou sexuelle devait restée intime, cachée derrière les bonnes manières : on n'en parlait surtout pas !  Donc très jeune, les fantasmes sur ce qui m'était inaccessible, mystérieux et pourtant si désirable ne furent d'imaginaires.

L'image d'une de mes cousine, Monique, plus âgée donnant le sein à une de ses jumelles en 1957, reste gravée dans ma mémoire comme un moment fort de ma pré-adolescence. Aujourd'hui c'est incroyable mais c'est hélas la vérité ! Chez ma mère, il y avait une tendance castratrice dans l'éducation qu'elle donnait à ses deux aînés. Les trois derniers furent élevés plus libéralement : ça s'apprend le métier de mère !

Jacques Noël, mon cousin germain, habitait dans un pavillon prêté par mes parents pendant sa formation bancaire à Rouen. Il me proposa de venir visiter avec lui le musée des Beaux Arts. Ce fut la révélation.
Mes fantasmes érotiques trouvèrent leur réalité. La femme devenait accessible même si son mystère demeurait. N'ayant pas 14 ans, il m'était interdit de visiter ce musée seul. Mon cousin, homme de culture, accepta avec plaisir de renouveler plusieurs visites. C'est ainsi que j'ai décidé que je deviendrais artiste peintre ou sculpteur. L'unique motivation fut "LA FEMME".
L'histoire allait se compliquer quelques années plus tard... J'y reviendrai...

Cette Gouache est fortement inspirée par Braques. Elle fut réalisée en 1975.


Ce nu est inspiré de mémoire par une photo trouvée dans une revue d'une salle d'attente médicale. J'en ignore donc le peintre d'origine. C'est une aquarelle réalisée en 2004, alors que j'abordais cette technique en autodidacte. Elle fut l'occasion d'une petite anecdote amusante que je raconte plus loin.



Croquis à la mine de plomb exécuté lors des cours de nus dirigés par André Le Noir en décembre 2016. Ce croquis ne se casse pas la figure et je l'aime bien ! Depuis, j'ai renoncé car je ne progressais pas. 

Il faut aussi avouer que je déteste les poses académiques. Ce que j'aime dans les nus, ce sont des scènes saisies sur le vif, intimistes par exemple comme  chez Degas, ses dessins de femmes se lavant faits au pastel, au fusain, au crayon... J'aime aussi les nus de Modigliani, de Picasso, de Derain... qui renvoient à ce mystère toujours à découvrir qu'est la FEMME.
Je n'adhère pas aux nus sexistes comme par exemple "le Déjeuner sur l'herbe" de Manet: à l'époque ce fut une des oeuvres de "provocation" qui firent scandales. Cela ne me parle pas, même si je reconnais les justifications des artistes qui bousculent les conventions de leur époque et qui font provoquent des ruptures positives dans l'histoire de l'art..
Modigliani


Ce fusain façon Modigliani (2001) fut un exercice relativement facile car Modigliani à un trait sûr et une construction graphique en courbes et contre courbes très structurées. C'est jubilatoire à copier tant la femme est sublimée chez cet artiste. Modigliani réalisa cette "Cariatide" en 1913 à l'huile sur carton (Musée d'Art Moderne, Centre Georges Pompidou, Paris)


Ce que j'aimeras est bien prétentieux et présomptueux pour le petit peintre que je suis. 
Oui, j'aimerai dessiner les contours de corps nus comme Modigliani pour les envelopper dans une pénombre de clair-obscur où la couleur de la chair nacrée donne aux volumes toute leur densité. 
Donner une image absolue de la femme mystérieusement abandonnée traitée avec cette liberté de style qui la sublime, c'est l'harmonie picturale géniale suggérant une pureté chaste et passionnée. 
La musicalité des nus de Modigliani rayonne avec une volupté toujours descente car elle exprime son idéal de beauté héritière d'une longue tradition aristocratique italienne. Il sait donner une âme à ses nus.  
Cependant le peintre est habité par un drame intérieur. Miné par la maladie, il sait que la mort l'attend. il y a  donc chez lui une désespérance et une nostalgique poignantes mais aussi un amour passionné de la femme qu'il peint pour ne pas mourir ou plutôt vivre. 
Sa compagne en ceinte de huit mois, Jeanne Hébuterne, se jette par la fenêtre le jour de son enterrement le 27 janvier 1920. (17 février 2018)


 Picasso

Dessiner au fusain est un vrai plaisir. 
J'ai suivi les cours de fusain à l'école des Beaux Arts de Rouen du soir avant de partir à Paris pour mes études professionnelles en septembre 1967. 
Picasso est un artiste dont je me suis souvent inspiré car ses dessins sont tellement fantastiques, bien mis en page, structurés et ressentis, qu'il est incontournable dans mes désirs picturaux. 
Bien sûr, comme d'habitude, je ne prends pas le même support, la même technique et je ne prétends pas copier exactement le maître, non pas pour me différencier de lui mais, par réalisme au niveau de mes possibilités techniques.
Le tableau de Picasso est, semble-t-il, une acrylique en couleur réalisée sur papier. Mon dessin, quant-à lui, est sur du papier écru, exécuté en 2001. (Collection personnelle)

(Collection personnelle)

Cette composition de Picasso est interprétée par certains comme érotique. C'est plutôt l'harmonie du couple, la parfaite mise en page des lignes des corps s'étreignant qui m'ont fait immédiatement mémoriser cette oeuvre d'art esthétiquement remarquable. Cette composition de Picasso est plutôt réalisée dans la dernière période de sa vie. J'y reviendrai dans la rubrique "CULTURE" dans laquelle je commenterai deux visites d'expositions éblouissantes consacrées à Picasso que je fis à Landerneau dans le Finistère le 22 août et à Rouen en septembre 2017.

La mer
Acrylique : "Les Falaises de Haute-Normandie" (collection personnelle)


Peindre des paysages ne me passionne pas du tout. Une exception toutefois pour les falaises de la Côte d'Albâtre du pays de Caux en Normandie entre Etretat et Dieppe. L'opposition et la symbiose entre les hautes murailles des falaises de calcaire hautes de 100 mètres et la mer en perpétuel mouvement est fabuleusement intéressante pour l'expression picturale. Les artistes ne sont pas passés à côté de cette source d'inspiration. J'avoue que prendre une bonne photographie et la transposer à l'acrylique ou à l'aquarelle est un plaisir dont je ne me fatigue pas.


Peinture à l'huile : les clowns
Clown - huile - collection particulière
Rapidement, la peinture à l'huile fut abandonnée à cause de son prix de revient. Ce clown peint à la demande d'une belle soeur entre 1975 et 1980 s'inspire directement de Gaston Duchamps dit Jasques Villon  ( peintre cubiste du XXème siècle) . L'influence de ce grand peintre n'est sans doute pas visible sur ce tableau et pourtant, elle est bien réelle. J'ai reproduit une toute petite partie d'un tableau de l'artiste pour exécuter mon clown en ajoutant le nez rouge, la bouche et les yeux. 
Aujourd'hui,  30 ans après, je ne renie absolument pas cette réalisation qui est restée  15 ans accrochée chez ma belle-soeur, l'épouse d'André Martin et que j'ai récupéré à son décès. 


(Collection personnelle)

Ce clown est ma toute première peinture à l'huile réalisée en juin 1964, avant que je m'inscrive au cours du soir des Beaux Arts de Rouen. Peinture au couteau, au pinceau, sans aucune méthode (ni de dessin, ni de mise en couleur), c'est la spontanéité à l'état pure. C'est le tableau que j'ai offert à ma fiancée en 1967 et qui est toujours sentimentalement accroché chez nous 50 ans plus tard. Des membres de ma famille séduits par cette réalisation m'en ont demandé des répliques. Bien sûr, actuellement, je réaliserais des clowns différents, avec une technique mieux maîtrisée. Mais ces deux clowns sont une partie de moi-même que j'assume.


Clown à la guitare


Cette petite aquarelle fut offerte à un jeune de l'école de voile radiocommandée que j'ai cofondée en 2013. C'est une petite réalisation naïve toute simple, sans prétention. Le clown louche intentionnellement pour attirer le regard et le dessin est simplifié pour permettre un effet de modernité contenu dans un losange et de couleurs sans relief. C'est amusant à faire sans autre but que celui du plaisir présent. Je suis bien content qu'Ismaël ait choisi ce petit sous-verre.



CARRICATURES

Caricature de "Raymond DEVOS" que j'admirais et que j'aimais. 
(Pastel )


Raymond Devos
Raymond Devos :
"Je connais un critique qui est en même temps auteur... ce qui le met en tant qu'auteur dans une situation critique ! "

La caricature est un genre difficile au niveau du dessin. Il faut qu'elle ait l'air dessinée spontanément sur le vif. Chez moi ce n'est pas le cas. Je m'y reprends de maintes fois avant d'y parvenir. J'admire les dessinateurs des rubriques judiciaires qui croquent les acteurs d'un procès d'assise du premier coup de crayon. C'est admirable car plus révélateur qu'une photo au niveau du drame, de la psychologie, et des enjeux d'un procès.

Le frère de ma mère, Pierre Charrat, était un excellent dessinateur, croquant des scènes sur le vif, mettant en couleur d'une façon vigoureuse et joyeuse. Il est décédé bien trop tôt pour qu'il me donne des leçons, mais je n'ai pas résisté à reprendre deux de ses dessins.

Ces deux caricatures humoristiques de Don Quichotte et de son serviteur Sancho Pança ont été dessinées par mon oncle, Pierre Charrat, avant 1940, sur du papier très fin. Je les ai retrouvées en mauvais état et je les ai donc copiées en ajoutant des extraits du célèbre écrivain espagnol. 
Cervantes ne consacre que deux pages à l'épisode des moulins. Ses contemporains ont reçu son roman comme une oeuvre humoristique; mais les philosophes l'ont détournée en en faisant des clichés symboliques tels les ailes du moulin.
Pierre Charrat tenait son humour et son don pour le dessin de sa mère, Marie-Andrée Arraud, ma grand-mère maternelle. Les gênes se baladant de génération en générations, l'histoire familiale continue et j'en suis un des héritiers... Tant mieux pour moi !


Je n'ai pas résisté à exécuter cette petite caricature cruelle le jour de l'élection d'Emmanuelle Macron à la Présidence de la République. Car j'espère vraiment qu'une page se tourne et qu'il réussisse à redresser notre pays tant sur les plans économique, social, scolaire, international... Je demeure très septique sur la Justice dans laquelle je n'ai plus du tout confiance avec le syndicat de la magistrature... Comment des juges peuvent-ils être impartiaux s'ils affichent publiquement en tant que tels leurs convictions politiques ? C'est le monde à l'envers ! Et "le mur des cons" ne me rassure pas du tout. Je pense que cette caricature m'a valu d'être traité "de vieux con" par un internaute qui a visité mon blog et envoyé un courriel.


TRAVAIL DE GRAVURE SUR DES FEUILLES D'ALUMINIUM (Plastifiées)

Modigliani est un dessinateur génial et il m'inspira pour mes travaux sur des feuilles d'aluminium plastifié. C'est un régal de graver un trait continu pur et sans bavure pour emboutir l'aluminium. 
Si cette technique m'a servie de support pédagogique avec mes élèves, elle fut aussi sur un plan individuel jubilatoire car avec simplicité, sans recherche d'effets secondaires, le dessin prime par excellence. Modigliani n'est pas simple à reproduire car son trait est si net que le copier est une redoutable aventure qui ne supporte aucun tâtonnement. Il faut se lancer et réussir sans retour en arrière. Bref, c'est du plaisir créatif à l'état brut. J'espère que je ne trahis pas trop Modigliani en gravant ses croquis géniaux : de cela,  je n'en suis pas certain ?
Ce portrait fut réalisé sur une feuille d'aluminium gravée.
Il est inspiré d'un croquis de Modigliani.
C'est une technique originale qui reflète la lumière ambiante.
De nombreuses réalisations  en ont été commandées.
"L'Art nègre" a fortement influencé Modigliani.
J'ai repris le même thème pour travailler sur des feuilles d'aluminium plastifié.
Cette réalisation fut longtemps exposée chez André et Yvette Martin,
mon beau-frère et ma belle-soeur.

Cette composition, même si elle s'inspire de Modigliani, est tout-à-fait personnelle.






DES REALISATIONS COMMUNALES ET RELIGIEUSES : DES COMMANDES IMPORTANTES 

La Commune de Montville a une renommée particulière et  méritée pour ses illuminations du centre-bourg lors des fêtes de fin d'année. 
Elle a souhaité, malgré sa laïcité affirmée, associer la paroisse de Clères-Montville à ces décorations. 

C'est ainsi que je reçus en 2005 et 2006 la commande de deux grands panneaux décoratifs de 250 X 122 cm sur le thème de la "Nativité". 
(La commune a payé les panneaux en contre-plaqué marine et la paroisse les tubes de peinture acrylique et c'est totalement bénévolement que je me suis investi dans ce travail important).
La commune et la paroisse étaient attachées à rappeler les racines de notre société. Il fut d'ailleurs demandé aux commerçants, qui l'acceptaient, d'ajouter une petite crèche dans leur vitrine. Ce que beaucoup ont fait bien volontiers.

J'ai donc, en m'inspirant de l'artiste américaine Alice Provensen, réalisé ces compositions naïves avec des clefs de lectures non conventionnelles pour symboliser l'universalité de l'événement. 


  • Tout d'abord je me devais de respecter la source historique, géographique, sémantique en situant ma composition au Moyen-Orient en ne l'occidentalisant pas comme c'est trop souvent le cas. 
  • Les trois bergers et les trois rois mages sont européens, africains et asiatiques mais représentés en vêtements du Moyen-Orient et sont mis volontairement dans un ordre différent sur les deux panneaux. Ces hommes d'origines, de coutumes et de conditions sociales différents partagent pourtant un idéal et une espérance. 
  • Les bergers étaient au bas de l'échelle sociale et les mages en haut et pourtant ils reconnaissent le même nouveau né. Ce choix dans ma peinture est politique et spirituel. Politique, pour bien marquer que  toute vie d'homme a une égale valeur et que  notre devise républicaine inscrite sur la façade de l'église de Montville est plus que jamais d'actualité : tous les hommes sont égaux, libres et fraternels dans notre République et spirituellement devant Dieu.
  • Ensuite, en me référant aux évangiles selon saint Luc et saint Matthieu, il fallait décoder le contexte de la naissance de Jésus. 
  • Le roi Hérode, devant qui ses courtisans s'inclinent, envoie des soldats à Bethléem massacrer tous les enfants car il a peur de perdre son pouvoir.  Il sait en effet que son autorité n'est pas reconnue par le peuple et les Romains qui occupent la Palestine. C'est un curieux message par les temps qui courent où l'on tue soit disant au nom de Dieu ! Une speudo-religion qui emploie la violence et la haine n'est qu'une idéologie, comme l'était le nazisme. 
  • La vocation de toute religion est de relier les hommes libres et responsables entre eux et de permettre un va et vient entre Dieu et les hommes au nom de l'Amour.
  • Les rois mages, d'horizons très différents, suivent donc une étoile comme un guide lumineux et symbolique : on a besoin d'idéaux, d'espérance pour croire en l'avenir. C'est encore un petit message provocateur pour notre temps où la société est bloquée. Les mages sont porteurs d'une espérance. Bien sûr, spirituellement, ils annoncent l'universalité du message chrétien proclamé par l'ange dans le ciel. Mais quand j'ai réalisé ces deux panneaux, ma laïcité républicaine rejoignait mon espérance chrétienne. C'est ce que j'ai voulu signifier en acceptant de peindre cette Nativité humaniste.
  • Enfin, il fallait, avec rigueur, rappeler au public qui passerait devant ces deux compositions ses références bibliques  : Saint Marc symbolisé par le lion et saint Jean par l'aigle n'évoquent pas la naissance de Jésus. Saint Matthieu, symbolisé par un ange l'inspirant, et saint Marc par un taureau, la décrivent chacun sous un angle différent mais complémentaire quand on traduit leur message picturalement. 
  • Enfin les villageois, sur la place du village de Bethléem semblent bien indifférents à l'événement : mais qu'en est-il aujourd'hui pour les Montvillais ?  




Le peintre en action
  • En 2007, suite à cette réalisation, le curé de la paroisse m'a commandé une illustration de la "Résurrection"
  • Dessiner, comme au XIXème siècle, Jésus sortant d'un tombeau, ou sur un petit nuage montant au ciel, ne m'intéressait pas du tout car c'est, bibliquement et théologiquement, désuet. Quatre années d'échanges avec soeur Marie Mathieu, exégète du diocèse de Rouen avec qui j'étais bénévole, ont débouché sur une autre dimension : théologiquement, la Nativité et le Mystère pascal sont intimement liés. 
  • Le Credo est donc devenu le thème à illustrer pour signifier symboliquement et spirituellement ce "Mystère de la Résurrection".
  • Effectivement, chrétien engagé, j'ai une solide formation biblique et théologique et je m'intéresse à la culture sumérienne et égyptienne dont la Bible est en partie issue. Avec ma connaissance des grands peintres dont je me suis inspiré (Une illustration de la Bible de Souligny du XIIème siècle, d'Alice Provensen, du Maître des Grandes Heures de Rohan, du rétable d'Issenhein par Matthias Grünewall, de Marc Chagall, du Greco, d'un missel fransciscain du XIVème siècle, d'Honoré Daumier et de Louis Corinh)  tout est allé très vite pour proposer une maquette validée par l'autorité religieuse. 
  • Ce panneau de 250 X 122 cm est depuis l'hiver 2011 fixé définitivement sur un mur à l'intérieur de l'église de Montville et j'en suis assez fier ; j'ose le dire en toute simplicité, car il traduit une expression de la foi à laquelle j'adhère.




  • En haut le Père tend les bras des nuèes vers l'ensemble des onze tableaux qu'il prend à son compte. Nul ne peut voir Dieu sans mourir !  Donc  pas d'image du "Père", seulement une évocation de sa présence et de son absence : on le ressent, on lui parle, mais personne ne peut le saisir et le percevoir dans sa Totalité. Dans le texte biblique, il est dit qu'il se retira le 7ème jour pour laisser aux hommes leur liberté d'action et de responsabilisation. Donc, tel Chagall, seuls ses bras symbolisent son implication dans le Mystère pascal ou autrement dit du Salut.
  • Sur le côté gauche, c'est le temps de la Lumière avec la Nativité, le Baptême de Jésus, le Sermon sur la Montagne. 
  • Puis en bas c'est l'Eucharistie instituée le Jeudi Saint et on remonte du côté des Ténèbres, sur le côté droit, avec l'épisode de Jésus prisonnier, présenté à la foule  manipulée qui demande la libération de Barabas  sa condamnation. Le ciel rouge marque le temps de l'épreuve.
  • Le drame est joué avec la Crucifixion représentée dans toute son horreur historique, le corps martyrisé par une terrible flagellation, les jambes pliées pour empêcher les condamnés de respirer. Jean soutient Marie, la mère de Jésus tandis que Marie-Madeleine se révolte au pied de la Croix. De chaque côté les larrons  L'un, sans espérance, baissant la tête, insulte Jésus alors que l'autre s'adresse à lui. Jésus lui signifiant que le jour même, il sera au paradis avec lui : c'est la promesse de la résurrection. 
  • Enfin le dernier tableau en haut, à droite, se référant au chapitre 20 de l'évangile selon saint Jean, voit les apôtres Pierre et Jean, avertis par Marie-Madeleine, constater que le drap qui enveloppait le corps de Jésus et la mentonnière qui maintenait sa bouche fermée sont restés à leur place sans qu'on les touche mais que le corps de Jésus a disparu. C'est le témoignage visuel fondamental de saint Jean qui "vit et crut" à cet instant précis. C'est ce verset qui me fit adhérer au Christ.
  • Enfin tout en bas un gisant dans son tombeau prie avec le psaume 129 : "des profondeurs, je crie vers toi, Seigneur. Que ton oreille se fasse attentive à ma prière !" C'est la prière des juifs et des chrétiens lors de la mort.
  • Au Centre, le Christ Glorieux écoute effectivement d'une oreille attentive la prière de ses frères humains qu'il accueille sur ses genoux. C'est le salut promis : le chrétien intègre la personne du Christ à sa mort.
  • Et Marie, à gauche, devient la Mère de l'Eglise. 
  • Dans cette composition picturale en acrylique en style naïf, avec les couleurs mises à plat, tout le Credo est évoqué et le lien entre les deux panneaux sur la Nativité, exposés sur le parvis de l'église à Noël, et le Mystère pascal est donc bien signifié. 
  • La bougie allumée est le symbole du baptême, le ciboire et l'hostie symbolisent la Personne et la Vie du Christ offertes à tous les hommes qui sont libres de le recevoir s'ils le désirent. La liberté de conscience est, en effet aussi depuis toujours, inscrite dans l'histoire biblique. Dieu propose et l'homme dispose : c'est ce qui différencie une vraie religion d'amour et une interprétation idéologique fondamentaliste.
  • Cet ensemble pictural, ma traduction du Credo validée par l'Eglise, se veut donc pédagogique pour les catholiques. Est-il bien compris ? C'est la question que je me pose mais à laquelle il ne m'appartient pas de répondre.

Une autre Commande pour la chapelle de Grugny 

Sept grands formats de 90 X 70 cm en peinture acrylique me demandèrent une année de travail bénévole. Je me suis inspiré du peintre Alice Provensen, tout en réinterprétant les thèmes imposés.

La Création

La Passion
Le Christ Glorieux et les évangélistes
L'Esprit conduisant l'Eglise, avec le Christ à l'avant et le pape François à la barre.
"Vous serez des pêcheurs d'hommes."
La Communauté des saints (il fallait que j'y intègre l'Abbé Pierre)
  • Le diacre, Christian Bréant, ancien éducateur spécialisé et un ami, actuellement aumônier de l'Etablissement départemental de Grugny, en Seine-Maritime, me passa la commande de sept compositions dont il m'imposa les thèmes.
  • Ces tableaux décorent la chapelle qui reçoit une assemblée de personnes handicapées mentales. Le cahier des charges devait donc répondre à sa demande, avec la présentation soit horizontale ou verticale, pour chaque tableau accroché à un endroit très précis. 
  • Le défi  était donc, sans tomber dans une illustration simpliste, donner un support à l'équipe de l'aumônerie pour témoigner et partager sa foi avec les personnes qu'elle accompagne. 
  • Il fallait aussi que celles-ci soient interpellées tout en contemplant avec plaisir des illustrations qui leur parlent et les invitent à la prière. Ai-je réussi ? C'est aux personnes qui se réunissent dans cette chapelle de le dire...
  • Attention ! Ces tableaux ne sont pas des icônes qui répondent à des critères picturaux, symboliques et spirituels très précis. Ce ne sont que des illustrations toutes simples d'une foi partagée.