dimanche 22 novembre 2020

Il était une fois un chat et deux amants

 

-Tableau avant quelques retouches-

RETOUCHES pour rendre le tableau plus lumineux :
  • L'œil du chat
  • Les fenêtres des maisons
  • Les feuillages des arbres
  • Les bandes vertes du paysage
  • Les poils du chat.


-Tableau terminé-


Hé bien peindre un tableau dans la tradition naïve se révèle une aventure longue et beaucoup plus complexe que les apparences : 

  • Il faut trouver en effet une idée et la dessiner pour que le spectateur la lise sans effort.
  • Il convient donc de créer un mouvement avec un centre d'intérêt et des forces antagonistes : par exemple le chat essayant d'attraper l'oiseau.
  • La mise en place d'une palette de couleurs avec des aplats sans ombre est l'étape suivante en harmonisant la mise en couleur.
  • Le but est de renvoyer le spectateur à lui-même sans l'enfermer dans une interprétation personnelle et si d'aventure il se raconte une histoire le tableau trouve un sens qui n'est certainement pas le mien mais peu importe puisqu'il imagine son scénario.
Cette composition m'a demandé 2 jours de réflexion alors que j'avais accroché dans le dressing une gouache qu'il suffisait de réinterpréter, 1 heure de sous couche blanche sur une plaque de contre plaqué, 4 heures de dessin avec des tâtonnements, 9 heures de peinture, 3 heures de retouches soit au total 17 heures environ de boulot sans compter les 2 jours de recherches. 
J'espère n'avoir pas échoué car je me suis bien amusé. C'est ce genre de réalisation qui m'intéresse de reprendre pour la décliner en plusieurs versions comme celle-ci :

-2° version du même thème ( 4/12/20)-

Dans cette deuxième version, tout est allé plus rapidement ; j'ai voulu donner plus de luminosité au paysage, une expression plus agressive au chat, moins d'uniformité au plumage de l'oiseau. 
Je ne sais pas si cette composition est poétique mais elle signifie pour moi que l'union amoureuse est confrontée à  des forces négatives  qu'elle peut contourner dans un vis-à-vis admiratif. En fin de compte ce tableau, c'est moi et mon amour pour Annick.
 
Nous vivons dans un bourg, frontière entre la campagne du pays de Caux et la zone urbaine de Rouen. La vie sociale y est riche de rencontres et de partages associatifs. La tradition demeure solide mais avec les acquis de l'esprit républicain et de la laïcité vécus dans la tolérance et le respect. 
Aimer sa famille dans cet environnement apaisant n'a rien d'original mais c'est un gage de bien vivre. Alors avec ce chat et ces deux amants, je pourrais raconter plusieurs petits contes pour des enfants mais aussi des histoires coquines pour des adultes.

Bien sûr, ce temps passé à travailler indiffère totalement celui qui regarde la réalisation et ça se comprend. Mais il serait impossible de réaliser une série pour l'offrir au personnel soignant du CHU car il faut que je peigne encore une dizaine de tableaux !
C'est pourquoi je préfère destiner ce tableau à un couple d'amis qui l'aiment.

Une série comme les "poissons" ou les "sous-bois" est plus adaptée pour l'offrir au personnel soignant car elle ne demande que 6 heures de travail. Le principal est qu'elle plaise.
J'ai la chance d'habiter un bourg entouré de bois et avec les couleurs d'automne des feuillages, ce sont des sources d'inspiration privilégiées pour un peintre...




RACONTE-MOI CETTE HISTOIRE

 La peinture naïve renvoie à l'imaginaire. Le peintre construit son tableau et le spectateur se raconte ce qu'évoque la composition. 

Ce besoin d'illustrer un ressenti rejoint l'écriture et mettre des mots sur ces images nourrit l'imaginaire. 

Quand je lis un bon roman j'en deviens un personnage vivant au milieu de sa trame, de son intrigue, de son mystère. Je vois, je ressens, je dialogue avec ses acteurs.

Dans cette composition deux personnages amoureux, deux animaux antagonistes, un village, un paysage sont mis en scène comme je les ai imaginés mais qu'est-ce que cet assemblage raconte ?

C'est à vous de me le dire. Je suis le romancier de mon tableau dont le but est de vous ouvrir une petite porte sur vos propres sensations. C'est une alchimie mystérieuse que l'art naïf, entre autre, permet.

Mais corbleu, qu'il est présomptueux et prétentieux à 78 ans de vouloir retourner dans l'univers onirique de l'enfance !


-Flamby-


J'ai commencé à dessiner "FLAMBY" le superbe chat d'un voisin, un véritable acrobate, dont l'intelligence et la curiosité m'ont toujours fascinée. Il  était le roi des chats du quartier et sa mort accidentelle m'a touché.
Puis, en me souvenant de la "Gouache" réalisée avec une de mes élèves il y a 25 ans, j'ai mis en place les différents éléments de ma composition qui est encore dans une phase de préparation :


Encore beaucoup de travail reste à faire, mais le présenter dans son élaboration actuelle permet de se rendre compte que la peinture naïve n'a rien de simple. 

J'espère réussir à inviter au rêve mais rien n'est moins sûre. (Suite au prochain N°)