mardi 13 novembre 2018

UN NU (Façon Loilier)


D'après une étude de nu réalisée par Hervé LOILIER, un grand artiste français contemporain, j'ai voulu essayer de maîtriser les encres Sépia, Brou de noix, et de Chine.

 Immédiatement, je fus séduit par ce dessin : c'est du grand art.

Pas si simple à copier qu'il ne paraît mais ce travail fut très intéressant pour progresser. C'est passionnant et André Le Noir cautionna... OUF ! Pourtant j'en vois les défauts mais chut !




Vagabondage, je dessine au hasard sans autre détermination que la surprise de découvrir ce qu'il y a de l'autre côté de mon miroir. Ah ! qu'elle est précieuse cette envie de découvrir des visages, des lieux et longeant le fil d'Ariane que je tiens délicatement pour ne pas le rompre. L'aventure c'est aller de l'avant sans savoir ce que l'on va percevoir, ressentir et réaliser. Mais la seule certitude, est celle de l'expression. C'est ma façon d'aimer et de communiquer. J'aimerais pouvoir sortir de mon corps en m'en aller librement pour seulement ressentir les vibrations devant les merveilles de la nature.

En traversant cet automne la Forêt Verte près de Rouen, les couleurs flamboyantes des feuilles se reflétant dans les rayons du soleil me donnent l'impulsion pour entreprendre une commande suggérée par le chef de clinique ORL du CHU de Rouen qui m'accompagne très humainement dans les difficultés auditives. Je deviens un sourd profond et ce qui me gêne le plus c'est de communiquer verbalement de plus en plus difficilement. Ce médecin, exerce son métier avec une compétence qui va au delà du rapport humain avec ses patients qu'elle écoute avec un respect qui ne les trompe pas. C'est un dialogue vraiment que j'apprécie car il est authentique. Cette femme aime la nature et les arbres et l'occasion est trop belle de la remercier tout simplement par une aquarelle. Je la compose actuellement mentalement avec les reflets du ciel dans une rivière traversée par un "ponchel" au milieux d'un bois baigné de soleil. Les feuilles flamboyantes d'automne devraient être du plus bel effet impressionniste. Chez André Le Noir, j'ai trouvé la reproduction de deux tableaux  qui va me guider et je pense que cela plaira peut-être à mon médecin ? La forêt Verte, Giverny par Claude Monet et ces deux tableaux de Serguei Toutounov (peintre russe contemporain) vont me permettre de réaliser ce que j'ai dans la tête, d'une autre façon bien sûr.

Note : un ponchel en vieux français désigne un petit pont. A Rouen, c'était le mot employé rue "Eau de Robec" car de multiples passerelles enjambaient cette rivière, "l'affreuse petite Venise" d'après Flaubert pour permettre aux teinturiers de rincer leurs tissus avant de les sécher.


-Serguei Toutounov-



Je pense que ces deux tableaux peuvent aboutir à une synthèse personnelle intéressante. Je vais en reprendre l'organisation pour le dessin et faire un mélange de couleurs pour les feuilles.

L'important, c'est que je découvre que j'ai surtout besoin de peindre pour une autre personne que je connais et qui apprécie peut-être ce que je fais. C'est sans doute un peu vaniteux de ma part, mais je ne me réalise que dans la communication. Peindre c'est aussi parler et entendre... Pas mal la chute pour un sourd profond !